Environ 200 personnes, des proches, mais aussi des écrivains et des journalistes, ont rendu hommage à Victoria Amelina lors d’une cérémonie à la cathédrale Saint-Michel de Kiev (Ukraine), mardi 4 juillet. Cette écrivaine qui parcourait le pays pour documenter les crimes de guerre commis par l’armée russe est morte samedi, dans un hôpital de Dnipro, après avoir été gravement blessée, le 27 juin, lors du bombardement d’un restaurant à Kramatorsk, qui a fait 13 morts au total. L’annonce de son décès a provoqué une vague d’émotion dans le pays. Victoria Amelina, 37 ans, doit être enterrée mercredi à Lviv. Voici les autres informations à retenir de cette journée.
L’Ukraine accuse la Russie de préparer une « provocation » à Zaporijjia
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué avoir averti son homologue français Emmanuel Macron, lors d’une conversation téléphonique, que les Russes « préparaient des provocations dangereuses » dans la plus grande centrale nucléaire d’Europe, qu’ils occupent depuis mars 2022. « Nous sommes convenus de contrôler au maximum la situation, avec l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) », a-t-il ajouté. Le président français a rappelé de son côté son « plein soutien » au directeur de l’AIEA concernant la sécurité de la centrale. Le président ukrainien a réitéré son accusation sur Twitter dans la soirée.
Plus tôt, l’état-major ukrainien avait déjà accusé l’armée russe de préparer une « provocation » dans « un avenir proche ». Il affirme que des « objets similaires à des engins explosifs ont été placés sur le toit extérieur des réacteurs 3 et 4 ». « Leur dénotation ne devrait pas endommager les générateurs, mais donner l’impression de bombardements depuis le côté ukrainien », a poursuivi l’armée, avertissant que Moscou « fera de la désinformation à ce sujet ».
Dans le même temps, à Moscou, un conseiller du géant russe du nucléaire Rosatom, Renat Karchaa, accusait Kiev de préparer une « attaque » de la centrale. « Aujourd’hui, nous avons reçu une information que je suis autorisé à révéler. Le 5 juillet, durant la nuit, en pleine obscurité, l’armée ukrainienne va essayer d’attaquer la centrale nucléaire de Zaporijjia », a-t-il déclaré à la télévision russe. Il assure que Kiev a prévu de faire usage « d’armes de précision à longue portée » et de drones.
Des frappes russes font de nouvelles victimes
Deux personnes ont été tuées dans la région de Kherson, par des bombardements d’artillerie russes, a annoncé le gouverneur Oleksandr Prokoudin sur Telegram. Dans la région de Kharkiv, une frappe russe à l’aide d’un missile Iskander a fait au moins 40 blessés, dont 12 enfants, selon un bilan annoncé par Volodymyr Zelensky. Trois personnes ont également été blessées dans la région de Donetsk et trois autres dans celle de Tchernihiv, selon les autorités locales. Le bilan de la frappe russe au drone ayant touché lundi un immeuble d’habitation à Soumy, dans le Nord-Est, s’est lui alourdi à trois morts et 21 blessés.
Moscou affirme avoir repoussé des drones ukrainiens
La Russie a annoncé avoir abattu cinq drones au-dessus de la région de Moscou, dans des zones qui n’ont été ciblées qu’à quelques reprises depuis le début de l’offensive en Ukraine. Selon le ministère russe de la Défense, quatre drones ont été détruits par la défense antiaérienne près de la capitale et le cinquième a été neutralisé par des « moyens de guerre électronique », avant de s’écraser dans la région de Moscou. L’attaque n’a fait ni victimes ni de dégâts, a souligné le ministère. Elle a toutefois perturbé pendant trois heures le fonctionnement de l’aéroport Vnoukovo, l’un des trois grands aéroports internationaux de Moscou.
« Ces attaques ne seraient pas possibles sans l’aide fournie au régime de Kiev par les Etats-Unis et ses alliés de l’Otan », a accusé le ministère russe des Affaires étrangères. Les Occidentaux « forment des opérateurs de drones et fournissent les renseignements nécessaires pour commettre de tels crimes », a-t-il ajouté. Après l’attaque, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova avait dénoncé sur Telegram un « acte terroriste ».
Le patron de l’Otan reconduit
En poste depuis 2014, le Norvégien Jens Stoltenberg a été reconduit comme secrétaire général de l’Otan, lors d’une réunion des ambassadeurs des 31 pays membres de l’alliance. Il restera en poste jusqu’au 1er octobre 2024. Si des noms avaient circulé pour le remplacer, aucune personnalité ne s’était finalement déclaré candidate. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le pays est candidat à une adhésion à l’Otan, a « remercié Jens Stoltenberg pour ses efforts personnels pour soutenir les aspirations euro-atlantistes de l’Ukraine » lors d’un entretien téléphonique, a-t-il déclaré. L’alliance se réunit pour un sommet à Vilnius (Lituanie) les 11 et 12 juillet.