Le conflit entre l’Ukraine et la Russie se déroule plus que jamais sur plusieurs fronts. D’abord sur la mer Noire, où Moscou affirme avoir « détruit » deux navires ukrainiens, mardi 22 août. Au-dessus de cet espace stratégique, où des jets russes ont été envoyés dans la soirée pour intercepter des drones en repérage. Dans l’est de l’Ukraine, aussi, où la situation militaire « très mouvante » est loin d’être dans « une impasse », selon Washington. Voici ce qu’il faut retenir de la journée sur le front de la guerre en Ukraine.
Moscou dit avoir « détruit » deux navires militaires ukrainiens et intercepté deux drones
La Russie a affirmé mardi avoir « détruit » deux navires militaires ukrainiens en mer Noire, derniers accrochages maritimes en date depuis qu’elle a claqué la porte d’un accord pour exporter les céréales ukrainiennes. Le ministère russe de la Défense a annoncé avoir coulé un navire militaire ukrainien dans une zone sous son contrôle et une vedette ukrainienne de fabrication américaine au large de l’île des Serpents, libérée l’année dernière par Kiev.
Pendant près d’un an, les attaques en mer Noire étaient devenues plus rares, permettant la mise en œuvre d’un accord pour que l’Ukraine exporte sa production agricole. Mais la Russie s’en est retirée en juillet, multipliant depuis les bombardements d’infrastructures portuaires ukrainiennes.
Par ailleurs, le ministère russe de la Défense a assuré avoir envoyé mardi soir deux jets intercepter au-dessus de la mer Noire deux drones non identifiés. « Pour empêcher une éventuelle violation de la frontière de la Russie et pour bloquer la mission de reconnaissance électronique des drones, deux jets russes ont décollé », a déclaré le ministère. Ensuite, « les drones ont changé de trajectoire et ont quitté les zones où ils effectuaient une reconnaissance aérienne ». L’Ukraine a elle visé avec des drones la flotte russe, un tanker pétrolier ou encore les ponts menant vers la Crimée.
Des armes nucléaires tactiques russes ont été transférées à la Biélorussie, selon la Pologne
Lors d’une conférence de presse commune avec son homologue portugais, le président polonais, Andrzej Duda, a évoqué le déploiement « en cours » d’armes nucléaires tactiques russes en Biélorussie. « Nous le surveillons », a-t-il déclaré, dans des propos rapportés par le quotidien Rzeczpospolita. « Cela change évidemment l’architecture de sécurité dans notre partie de l’Europe, cela change l’architecture de sécurité dans notre voisinage immédiat, mais aussi sur le flanc oriental de l’Otan. » Ce projet russo-biélorusse remonte à mars 2023, lorsque Vladimir Poutine a annoncé le déploiement d’armes nucléaires tactiques en réponse à l’envoi de munitions à uranium appauvri à l’Ukraine par Londres.
La situation militaire est « très mouvante », selon les Etats-Unis
La Maison Blanche a prudemment commenté les récents développements à propos de la contre-offensive ukrainienne. « Je ne peux pas établir de probabilités ou prévoir comment les choses évolueront finalement dans cette guerre, mais nous continuons à soutenir l’Ukraine dans ses efforts de contre-offensive », a déclaré un conseiller de l’exécutif américain, en estimant que selon lui, le conflit n’était pas dans « une impasse ».
L’Ukraine poursuit son offensive pour tenter de libérer le sud et l’est du pays, occupés. Mais après plus de huit semaines, les gains restent limités. Le ministère ukrainien de la Défense a déclaré mardi que sa 47e brigade était entrée dans le village de Robotyne après des semaines de combats. Or, la localité n’est pas pour autant sous contrôle.
L’Ukraine a mené des perquisitions anticorruption dans de nombreux centres de conscription
Plus de 200 centres d’enrôlement militaire ont été perquisitionnés en Ukraine pour éradiquer un système permettant à des conscrits d’échapper à l’armée. « Les forces de l’ordre ont découvert des systèmes de corruption à grande échelle dans presque toutes les régions du pays », a déclaré le parquet sur Telegram.
La Russie dit avoir repoussé une incursion venue d’Ukraine
Selon Moscou, l’incursion venue d’Ukraine a eu lieu dans la région frontalière de Briansk. Sur Telegram, le gouverneur régional Alexandre Bogomaz accuse des « saboteurs ukrainiens », alors que de telles opérations se multiplient. Il n’a apporté aucune information quant au bilan des combats. Les régions frontalières russes ont été visées à plusieurs reprises par des incursions, généralement revendiquées par des unités se disant russes, opposées au Kremlin et installées en Ukraine.