« L’avenir de l’Ukraine est dans l’Otan. » Lors d’un sommet à Vilnius, à quelque 35 km de la frontière avec le Bélarus, allié de Moscou, les membres de l’Alliance atlantique ont tenté de donner des gages à l’Ukraine, mardi 11 juillet, loin cependant des attentes de son président Volodymyr Zelensky qui réclamait un calendrier d’adhésion. Franceinfo fait le point sur ce qu’il faut retenir de cette journée du côté du conflit en Ukraine.
Zelensky plaide pour l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan
Acclamé par une foule brandissant des drapeaux ukrainiens, le président Volodymyr Zelensky a livré mardi un plaidoyer pour l’adhésion de son pays à l’Otan, sur une scène installée dans le centre de Vilnius (Lituanie), en marge d’un sommet de l’Alliance. « L’Otan donnera à l’Ukraine la sécurité. L’Ukraine rendra l’Otan plus forte », a-t-il clamé lors d’un discours d’une dizaine de minutes traduit en lituanien sous des applaudissements nourris. Un drapeau ukrainien ramené jusqu’à la capitale lituanienne par un relais de coureurs depuis Bakhmout, théâtre d’un long siège et épicentre des combats avec l’armée russe, a ensuite été hissé en haut d’un mât.
L’Otan évoque une adhésion sans calendrier
Après d’âpres tractations, les membres de l’Otan ont évoqué l’adhésion de l’Ukraine dans l’Alliance. « Nous serons en mesure d’adresser à l’Ukraine une invitation à rejoindre l’Alliance lorsque les Alliés l’auront décidé et que les conditions seront réunies », a déclaré le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg à l’issue d’une réunion de plusieurs heures.
Quelques heures plus tôt, juste avant d’atterrir à Vilnius, Volodymyr Zelensky avait dénoncé dans un tweet particulièrement virulent les atermoiements de l’Alliance, près de 18 mois après le début de l’invasion russe. « Il semble qu’il n’y ait aucune volonté ni de donner à l’Ukraine une invitation à l’Otan, ni d’en faire un membre de l’Alliance », avait-il lancé. Jugeant « absurde » que son pays n’ait pas de calendrier d’adhésion, il a estimé que cela encourageait Moscou à « continuer sa terreur » en Ukraine.
Plusieurs pays annoncent de nouvelles livraisons d’armes
Plusieurs Alliés ont profité du rendez-vous de Vilnius pour faire de nouvelles annonces en faveur de Kiev. Berlin s’est ainsi engagé à livrer pour près de 700 millions d’euros d’armes supplémentaires à l’Ukraine. L’Allemagne va notamment livrer des lanceurs pour le système de défense antiaérienne Patriot, des véhicules blindés de type Marder, des chars Leopard 1 A5 et des projectiles d’artillerie.
Le président français Emmanuel Macron a de son côté annoncé la livraison de missiles longue portée « SCALP » à l’Ukraine. Ce missile de croisière, qui est développé conjointement par le Royaume-Uni et la France, est lancé depuis les airs. Il a une portée de plus de 250 kilomètres, plus que toutes les autres armes fournies à Kiev par les pays occidentaux. Paris a souligné que de premiers SCALP avaient déjà commencé à être livrés en Ukraine, sans plus de précisions sur les volumes déjà acheminés ou à venir.
« De notre point de vue, c’est une décision entachée d’erreur, lourde de conséquences pour la partie ukrainienne, car naturellement cela va nous contraindre à prendre des contre-mesures », a réagi devant la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
L’Ukraine annonce une « coalition » pour la formation de ses pilotes
L’Ukraine a annoncé la formation d’une « coalition » de onze pays pour la formation de ses pilotes aux avions de guerre F-16, dont Kiev demande la livraison pour soutenir sa contre-offensive sur le front. « Une coalition pour l’entraînement aux F-16 pour l’armée de l’air ukrainienne a été formée ! Aujourd’hui, 11 Etats partenaires et l’Ukraine ont signé un mémorandum », a rapporté sur Twitter le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov. Cette coalition comprend le Royaume-Uni, le Canada et des pays européens.
La Russie dit avoir fait une percée d’1,5 km dans l’Est
Les troupes russes ont réussi une percée dans la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, a annoncé mardi le ministre russe de la Défense. Après avoir repoussé une offensive ukrainienne, « les unités russes ont lancé une contre-attaque, avançant de 1,5 kilomètre en profondeur sur deux kilomètres de front » près de Lyman, une ville reprise en octobre 2022 par l’armée ukrainienne, a déclaré Sergueï Choïgou à la télévision. Les troupes ukrainiennes ont fait état la semaine dernière d’assauts russes autour de Lyman, un important nœud ferroviaire situé une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Kramatorsk, la principale ville sous contrôle ukrainien dans l’est du pays.
Sergueï Choïgou a ajouté que les forces ukrainiennes continuaient à « essayer de percer nos défenses dans différentes zones », affirmant qu’il y avait eu « des vagues d’attaques » ces deux derniers jours. Mais « l’ennemi n’a atteint ses objectifs dans aucune zone » depuis le début de la contre-offensive ukrainienne, début juin, a poursuivi le ministre de la Défense.