Après des mois d’offensive russe, à quand une riposte ukrainienne ? La question est revenue dans les débats, mardi 11 avril, à la suite de la divulgation de documents confidentiels américains suggérant divers obstacles au succès d’une possible contre-offensive lancée par Kiev dans les prochaines semaines ou prochains mois. Voici ce qu’il faut retenir de cette nouvelle journée de conflit.
Des doutes sur une contre-offensive ukrainienne
Le renseignement américain a émis des doutes sur une potentielle contre-offensive ukrainienne qui ne pourrait obtenir que de « modestes gains territoriaux » face aux forces russes, selon des informations de presse et des documents consultés mardi par l’AFP. Des fuites de documents secrets américains, qui semblent authentiques pour la plupart, évoquent un manque de matériel et de munitions de précision côté ukrainien, ainsi que des systèmes de défense antiaérienne qui ont atteint leurs limites, au risque de laisser les soldats vulnérables face aux avions russes. Les autorités ukrainiennes se sont empressées de minimiser l’impact de ces fuites, assurant que les plans pour une future contre-offensive étaient « encore en cours d’élaboration ».
Une loi russe pour faciliter l’enrôlement dans l’armée
Les députés russes ont voté une loi permettant d’envoyer des ordres de mobilisation par voie électronique, une mesure qui rendra plus difficile d’échapper à l’armée et compliquera la vie de ceux qui ont fui à l’étranger. Concrètement, selon les médias russes, les ordres de mobilisation seront envoyés via le système Gosouslougy, utilisé par des millions de Russes pour toute une série de démarches administratives. Une fois l’ordre envoyé, le mobilisable se verra interdire de quitter le pays.
Les ordres de mobilisation étaient remis jusque-là obligatoirement en main propre aux mobilisés, ce qui permettait à de nombreux Russes d’ignorer ces convocations ou d’avoir le temps de déménager, voire de fuir le pays, comme l’ont fait des dizaines de milliers d’hommes lors de la vague de mobilisation de septembre pour combattre en Ukraine. La loi russe prévoit de lourdes peines de prison pour les réfractaires à l’armée.
Le FSB accuse l’Occident d’inciter à la rébellion armée en Russie
Le patron du service de sécurité russe (FSB), Alexandre Bortnikov, a accusé l’Ukraine et les Occidentaux d’essayer d’inciter les Russes au sabotage et à la rébellion armée. « Les services de sécurité ukrainiens et leurs patrons occidentaux ont lancé une campagne idéologique et de recrutement agressive visant nos citoyens, en particulier la jeune génération », a-t-il affirmé. Ces propos renvoient à ceux, la semaine dernière, du président Vladimir Poutine, qui a accusé les services secrets occidentaux d’être impliqués dans des attaques « terroristes » en Russie.
Des prévisions économiques encourageantes pour Moscou
Malgré la guerre en Ukraine et les sanctions, l’économie russe devrait de nouveau résister en 2023, selon les prévisions publiées par le Fonds monétaire international FMI, qui anticipe une croissance de 0,7% cette année, mieux que les 0,4% prévus il y a trois mois. Alors qu’elle devait être initialement confrontée à une forte contraction de son PIB en 2022, avec un repli de 6%, la Russie avait finalement terminé l’année en récession de 2,1%.
Une cyberattaque contre des sites officiels canadiens
Une cyberattaque revendiquée par des pirates pro-russes a eu lieu contre des sites du gouvernement canadien. Revendiquée par le groupe NoName sur Telegram, elle a paralysé pendant quelques heures, mardi matin, plusieurs sites officiels, au moment où le Premier ministre ukrainien, Denys Shmyhal, rencontrait son homologue canadien, Justin Trudeau, à Toronto. Cela « ne va en aucun cas ébranler notre soutien indéfectible à l’Ukraine », a déclaré Justin Trudeau, jugeant le moment choisi par les pirates « pas surprenant ». Cette attaque par déni de service rappelle celle récemment subie en France par l’Assemblée nationale.