Le directeur de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, s’est rendu sur le site de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, jeudi 15 juin. Sa visite était notamment destinée à déterminer si cette installation avait été mise en danger par la destruction du barrage de Kakhovka sur le Dnipro, le grand fleuve ukrainien, dont l’eau était utilisée pour refroidir ses six réacteurs. Elle est intervenue alors que Kiev continue de revendiquer de légères avancées sur le front. Franceinfo revient sur les faits marquants de la journée.
Situation « grave » mais stabilisée dans la centrale de Zaporijjia
« On peut observer d’un côté que la situation est grave, les conséquences sont là et elles sont réelles », a déclaré Rafael Grossi, après avoir passé trois heures à la centrale de Zaporijjia, occupée depuis l’année dernière par les Russes. Le directeur de l’AIEA a fait ce déplacement, reporté d’un jour, au moment où les forces ukrainiennes sont passées à l’offensive sur les positions russes dans le sud et l’est de l’Ukraine. « Parallèlement, des mesures sont prises pour stabiliser la situation« , a-t-il ajouté, sans préciser quelles étaient ces mesures.
Rafael Grossi a estimé que la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, disposait de « suffisamment d’eau ». « J’ai pu voir le bassin de refroidissement (…) les portes d’irrigation, les canaux qui constituent le système indispensable au refroidissement » de la centrale, a-t-il encore déclaré.
Légères « avancées » ukrainiennes sur le front
Les combats se poursuivent après l’offensive déclenchée par l’armée ukrainienne. Dans le sud, la vice-ministre de la Défense ukrainienne, Ganna Maliar, a revendiqué, jeudi, une « avancée graduelle mais certaine » des soldats de Kiev, malgré une « puissante résistance » des troupes russes, qui y ont bâti des défenses pendant plusieurs mois. « Les forces armées ukrainiennes sont confrontées au minage total des champs », a-t-elle souligné, évoquant aussi « l’utilisation de drones explosifs » et « des bombardements intenses ».
Selon Ganna Maliar, les forces ukrainiennes ont progressé de « plus de trois kilomètres » au cours des dix derniers jours dans la zone de Bakhmout, une ville dévastée de l’est dont Moscou a revendiqué la conquête en mai. Au total, l’armée ukrainienne a repris « plus de 100 kilomètres carrés » en une semaine de combats, a affirmé un responsable de l’état-major.
Dans la nuit, la Russie a en outre poursuivi ses frappes sur des centres urbains ukrainiens. La ville natale du président Volodymyr Zelensky a essuyé des tirs de missiles pour la deuxième fois en trois jours.
La Russie annonce des élections locales dans les territoires occupés le 10 septembre
La commission électorale russe a annoncé jeudi l’organisation d’élections locales le 10 septembre dans les territoires que la Russie occupe en Ukraine et dont elle a revendiqué l’annexion en septembre 2022. Ces scrutins ont pour but, selon cette instance, d’élire des assemblées régionales et des conseils municipaux, alors même que les combats y font rage et que Moscou ne contrôle qu’en partie les régions de Louhansk et de Donetsk dans l’est, de Zaporijjia et de Kherson dans le sud