Des mouvements sur la ligne de front. L’Ukraine vante ses avancées progressives dans l’est du pays, après bientôt un mois de contre-offensive. De son côté, la Russie a affirmé avoir tué deux généraux ukrainiens dans une frappe sur la ville de Kramatorsk, près du front. Voici ce qu’il faut retenir cette journée.
Kiev affirme progresser lentement à l’Est
L’Ukraine a affirmé progresser lentement dans l’est, après bientôt un mois de contre-offensive. « Nous avançons près de Bakhmout et ça continue », a déclaré sur Telegram le commandant des forces terrestres ukrainiennes, Oleksandre Syrsky. Depuis plusieurs semaines, l’armée ukrainienne est à l’attaque sur les flancs de Bakhmout, épicentre des combats dans le Donbass, progressant petit à petit, tandis que les Russes gardent pour le moment le contrôle de la ville qu’elle a conquise en mai.
« Nos troupes rongent chaque mètre de terrain de l’ennemi dans ce qui est une bataille féroce. Elles progressent », a ajouté la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar, malgré les efforts des troupes de Moscou qui « s’accrochent de toutes leurs forces ». L’Ukraine, équipée par les Occidentaux, a revendiqué la reprise d’une dizaine de localités depuis le début de sa contre-offensive début juin, mais elle fait face à des défenses russes préparées pendant des mois, avec tranchées et champs de mines.
La Russie affirme avoir tué deux généraux ukrainiens
De son côté, la Russie a affirmé avoir tué deux généraux ukrainiens dans une frappe récente sur Kramatorsk, à 50 kilomètres du front, deux jours après un bombardement sanglant sur un restaurant de cette ville qui a fait 12 morts et 65 blessés, selon les autorités ukrainiennes. « A la suite d’une frappe de haute précision (…) deux généraux, jusqu’à 50 officiers des forces ukrainiennes et jusqu’à 20 mercenaires et instructeurs militaires étrangers ayant participé à une réunion (…) ont été éliminés », a assuré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
L’Union européenne craint un Poutine « affaibli »
Les dirigeants européens réunis en sommet se sont inquiétés des risques induits par un Vladimir Poutine affaibli après la rébellion qui a déstabilisé le pouvoir russe, et ont réitéré leur soutien à long terme à l’Ukraine. Le président russe a été « affaibli » par la rébellion du groupe Wagner ce qui fait de lui « un plus grand danger », a affirmé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, à son arrivée à Bruxelles. « Il faut que nous soyons très attentifs aux conséquences. »
« Jusqu’à présent, nous considérions la Russie comme une menace pour sa force déployée en Ukraine. Aujourd’hui, nous devons considérer la Russie comme un risque en raison de son instabilité interne », a-t-il poursuivi. Cette mutinerie a montré de « profondes fissures » dans le système mis en place par Poutine et « elle aura des conséquences pour nous », a également averti la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
A Kiev, Greta Thunberg évoque l' »écocide » en cours en Ukraine
En visite à Kiev, l’activiste suédoise pour le climat Greta Thunberg a critiqué ce qui est selon elle une absence de réaction internationale face à l' »écocide » en Ukraine après de graves inondations dues à la destruction d’un barrage. « Je ne pense pas que la réaction mondiale à cet écocide soit suffisante », a déclaré la militante lors d’une conférence de presse.
« L’écocide et la destruction de l’environnement sont une forme de guerre. Les Ukrainiens ne le savent que trop bien, tout comme la Russie. C’est pourquoi ils s’en prennent délibérément à l’environnement », a-t-elle poursuivi. La destruction le 6 juin du barrage hydroélectrique de Kakhovka, sur le fleuve Dniepr, dans le sud de l’Ukraine, a déversé des trombes d’eau sur les villes et villages situés en aval, dont la capitale régionale de Kherson.
A Moscou, l’envoyé du pape rencontre une responsable recherchée par la CPI
L’envoyé du pape pour la paix en Ukraine, Matteo Zuppi, a rencontré à Moscou la commissaire russe à l’enfance, visée par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, et le patriarche de l’Eglise orthodoxe russe. Maria Lvova-Belova, accusée par la CPI de « déportation illégale » de mineurs ukrainiens, a indiqué avoir discuté avec Matteo Zuppi des « questions humanitaires liées aux opérations militaires et à la protection des droits des enfants ».
« Je suis sûre que l’amour chrétien et la miséricorde aideront au dialogue et à la compréhension mutuelle », a-t-elle ajouté sur Telegram en accompagnant son message de photos avec le cardinal italien. Matteo Zuppi s’est également entretenu avec le patriarche de l’Eglise orthodoxe russe Kirill, une rare rencontre entre responsables du clergé des deux confessions.