Vladimir Poutine se montre en Ukraine. Après s’être rendu en Crimée samedi pour le 9e anniversaire de l’annexion de cette péninsule ukrainienne par la Russie, le chef du Kremlin est apparu à Marioupol dans la nuit de samedi à dimanche. Il s’agit de sa première visite dans une zone conquise depuis le début de l’offensive russe dans le pays en février 2022. De quoi provoquer la colère de Kiev, qui a dénoncé dimanche 19 mars « le cynisme » du président russe. Sur le front des combats, trois civils ont été tués et deux autres blessés par des tirs d’obus russes sur un village de Zaporijjia. Voici ce qu’il faut retenir de la journée sur le front de la guerre en Ukraine.
Vladimir Poutine s’affiche dans les rues de Marioupol
Vladimir Poutine, arrivé en hélicoptère, a fait un tour de la ville au volant d’une voiture, selon le Kremlin, qui assure que cette visite était « spontanée ». Selon des images diffusées par la télévision russe, le déplacement a eu lieu de nuit, Vladimir Poutine se faisant présenter l’éclairage des rues et parlant avec des habitants. « Nous prions pour vous », lui a assuré une habitante, en affirmant que la ville était « un petit bout de paradis ».
Vladimir Poutine a également visité un théâtre musical reconstruit et suivi la présentation d’un rapport sur les travaux de reconstruction de la ville en ruines, toujours selon le Kremlin.
Marioupol, ville portuaire du sud de l’Ukraine dévastée par les bombardements, est devenue le symbole de la résistance contre l’invasion du pays. Bombardée pendant de longues semaines, la ville était finalement tombée en mai 2022 après une résistance acharnée de soldats ukrainiens retranchés, aux côtés de civils, dans les souterrains de l’immense aciérie Azovstal.
Kiev dénonce « le cynisme » du président russe
Le président russe a fait cette visite de nuit « comme s’il était un voleur », a réagi le ministère ukrainien de la Défense. « Poutine a visité la ville ukrainienne de Marioupol en s’abritant derrière la nuit. Premièrement, c’est plus sûr. Et aussi, la nuit lui permet de mettre l’accent sur ce qu’il veut montrer, et maintient la ville que son armée a totalement détruite et ses quelques habitants qui ont survécu à l’abri des regards indiscrets », a ajouté le ministère sur Twitter.
« Les criminels reviennent toujours sur les lieux de leurs crimes… Le meurtrier de milliers de familles de Marioupol est venu admirer les ruines de la ville et ses tombes. Cynisme et absence de remords », a de son côté écrit sur le réseau social le conseiller présidentiel ukrainien Mykhaïlo Podoliak.
Trois morts et deux blessés dans des bombardements dans la région de Zaporijjia
Dans la région de Zaporijjia, dans le sud de l’Ukraine, des bombardements russes ont tué dimanche trois personnes et blessé deux autres, selon un bilan des autorités locales communiqué sur Telegram.
Le message précise qu’un bâtiment résidentiel du village de Kamyanske a été la cible d’une « attaque cynique » et demande aux habitants de quitter les zones dangereuses.
La veille, deux personnes avaient été tuées et huit blessées par des frappes russes avec « des armes à sous-munitions » dans la ville de Kramatorsk.
Paris qualifie de décision « extrêmement importante » le mandat d’arrêt de la CPI contre Vladimir Poutine
La délivrance, vendredi, par la Cour pénale internationale (CPI) d’un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine pour crime de guerre en Ukraine est une décision « extrêmement importante », a estime la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna dans une interview au Journal du Dimanche du 19 mars.
« Elle signifie que tout responsable de crime de guerre ou de crime contre l’humanité devra rendre des comptes, quel que soit son statut ou son rang », affirme la cheffe de la diplomatie française dans l’hebdomadaire. « Désormais, aucun maillon de la chaîne ne peut penser qu’il échappera à la justice et cela devrait en conduire beaucoup à réfléchir, poursuit-elle. C’est donc une décision qui peut changer le cours des événements. »
La décision de la CPI, qui siège à La Haye, concerne la « déportation » de milliers d’enfants ukrainiens vers la Russie depuis le début du conflit avec l’Ukraine il y a un an, ce qui constitue un crime de guerre.