Guerre en RDC : Félix Tshisekedi accuse Kabila d’être de connivence avec le M23
15 février 2025Le président Félix Tshisekedi a de nouveau accusé vendredi 14 février à la conférence de Munich sur la sécurité son prédécesseur d’entretenir la rébellion Rwandaise du M23 qui sévit la partie orientale causant des dégâts humains et matériels incalculables.
À la conférence de sécurité de Munich, où il a séjourné depuis quelques jours, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a sortie une énième déclaration sur cette guerre qui n’a que perduré. Dans une déclaration au ton particulièrement offensif, il a ce accusé son prédécesseur, Joseph Kabila, d’être le véritable commanditaire de la rébellion du M23, qu’il aurait orchestrée en complicité avec le Rwanda.
Le chef de l’État Congolais a pris de court l’audience internationale en mettant directement en cause l’ancien Président, qu’il considère comme l’ombre derrière la résurgence du M23 et le par avant du Rwanda.
« Le véritable commanditaire de cette opposition armée qui agit en complicité avec le Rwanda se cache. Et ce commanditaire, c’est mon prédécesseur, Joseph Kabila. Mais il ne l’avoue pas et n’assume pas ses actes», a déclaré Félix Tshisekedi.
Face au silence éloquent et coupable ainsi que l’inaction persistante de la communauté internationale, le président Congolais a lancé un appel aux sanctions contre le Rwanda, tout en réaffirmant sa volonté de restaurer l’intégrité territoriale du pays.
« Nous avons l’obligation de relever ce défi. Nous sommes déterminés à récupérer l’intégrité de notre territoire et nous y parviendrons. La communauté internationale a soutenu et aidé le Rwanda à devenir ce qu’il est aujourd’hui. Il lui incombe donc d’agir pour éviter l’extension du conflit dans la région. Mais nous n’allons pas rester passifs. Nous prendrons nos responsabilités », a-t-il martelé.
La réponse du berger à la bergère
Les accusations du président Félix Tshisekedi n’ont pas tardé à susciter une riposte du clan de l’ancien président Joseph Kabila qui, personnellement, prend rarement ou si non jamais la parole dans ce conflit. Barbara Nzimbi, conseillère en communication de l’ancien Président, a dénoncé une manœuvre de diversion de la part du chef de l’État Congolais.
« Le Président Tshisekedi est plongé dans un profond déni, voyant l’ombre de Joseph Kabila partout. C’est une perte de temps et d’énergie pour lui, son gouvernement et nos vaillants FARDC qui se battent au péril de leur vie. Malheureusement, la première victime de ce déni est le peuple Congolais. Celui qui est censé garantir sa sécurité se refuse à voir la réalité, préférant chercher des boucs émissaires au lieu d’apporter des solutions concrètes aux défis qui plongent le pays dans un chaos sans précédent », a-t-elle réagi aux accusations.
Pendant que les débats et les pongs politiques s’intensifient, la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC continue de se détériorer. Le vendredi 14 février, les rebelles du M23, appuyés par l’armée Rwandaise selon les autorités Congolaises, ont pris le contrôle de l’aéroport de Kavumu, situé dans la province voisine de Bukavu, et progressent dangereusement vers le chef-lieu du Sud-Kivu, la ville de Bukavu, symbole de la résistance.
Plusieurs sources concordantes font savoir que certaines autorités administratives, civiles et militaires ont quitté la ville de Bukavu. Des images relayées par des civils dans les réseaux sociaux montrent des convois des véhicules et des militaires qui ont recourru aux véhicules des particuliers pour se retirer.
Précédemment, l’archevêque métropolitain de la province ecclésiastique de Bukavu avait appelé les responsables militaires à ne pas engager des combats dans les zones peuplées afin d’éviter la répétition du drame humanitaire déploré lors de la prise de la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu, par les rebelles Rwandais. Au moins trois milles (3 000) morts ont été documentés par les organisations non gouvernementales, à côté de plusieurs centaines de blessés sans compter des biens pillés ou saccagés