Grâce à l’Afrique, la Chine pourrait contrôler plus de 30 % de l’offre mondiale de lithium d’ici 2025
13 mars 2023(Agence Ecofin) – Plusieurs pays africains hébergent du lithium. Si l’Union européenne et les États-Unis tentent actuellement de se positionner pour exploiter ces réserves, la Chine a déjà pris une avance considérable au Mali, en RDC ou encore au Zimbabwe, seul pays du continent à en produire à ce jour.
D’ici 2025, les mines contrôlées par les intérêts chinois devraient produire jusqu’à 705 000 tonnes de lithium, contre 194 000 tonnes en 2022. C’est ce que la banque UBS AG indique dans une note datée de la semaine dernière et relayée par Bloomberg, précisant que cela ferait passer la part de la Chine dans l’offre mondiale à 32 % en 2025, contre 24 % l’année dernière.
Cette progression devrait être soutenue par l’entrée en production de nouvelles mines de lithium en Afrique, dans lesquelles la Chine a investi des centaines de millions de dollars ces dernières années. Au Mali, la construction des futures mines de Goulamina et de Bougouni est cofinancée respectivement par Ganfeng Lithium et une filiale de Fosun International. Même chose au Zimbabwe, seul producteur de lithium sur le continent actuellement, où les entreprises chinoises ont pris le contrôle de la plupart des grandes mines.
Le renforcement de la présence chinoise sur le lithium est destiné à satisfaire sa forte demande intérieure, car c’est le plus grand marché pour les véhicules électriques. Ce renforcement s’inscrit aussi dans une rivalité avec les nations occidentales (États-Unis et Union européenne en particulier) sur les métaux indispensables à la fabrication des batteries électriques.
Cette rivalité s’observe en Amérique du Sud, région où se concentrent les plus grandes réserves mondiales de lithium, mais également en Afrique où la plupart des pays n’ont pas encore exploité leurs réserves. Cet intérêt des investisseurs étrangers pour le lithium africain devrait encourager les États concernés à utiliser ces capitaux pour développer une industrie locale, afin de tirer de meilleurs profits de l’exploitation de leurs réserves et ne pas répéter les erreurs du passé.