Gaza : l’Arabie saoudite va donner 40 millions de dollars à l’Unrwa, qu’Israël accuse d’être complice du Hamas

Gaza : l’Arabie saoudite va donner 40 millions de dollars à l’Unrwa, qu’Israël accuse d’être complice du Hamas

21 mars 2024 Non Par LA RÉDACTION

Israël affirme que 12 employés de cette agence de l’Onu pour les réfugiés palestiniens ont participé au massacre du 7 octobre. Certains pays ont depuis suspendu leur financement.

Une manifestation pour demander le démantèlement de l'agence s'est tenue ce mercredi devant son siège à Jérusalem. AFP/AHMAD GHARABLI
Une manifestation pour demander le démantèlement de l’agence s’est tenue ce mercredi devant son siège à Jérusalem. AFP/AHMAD GHARABLI

Malgré les critiques, l’Unrwa conserve des soutiens. L’Arabie saoudite a annoncé ce mercredi livrer 40 millions de dollars (près de 37 millions d’euros) pour cette agence de l’Onu pour les réfugiés palestiniens accusée par Israël d’être complice du Hamas à Gaza.

Les fonds soutiendront les « efforts d’aide humanitaire de l’Unrwa dans la bande de Gaza », en proie à la guerre entre Israël et le Hamas, en fournissant « de la nourriture à plus de 250 000 personnes et des tentes à 20 000 familles », selon un communiqué du Centre d’aide humanitaire et de secours du roi Salmane.

En parallèle, quelques dizaines de personnes se sont rassemblées ce même jour à Jérusalem devant le siège de l’agence en exigeant son « démantèlement ».



Israël accuse l’Unrwa d’employer « plus de 450 terroristes » à Gaza et affirme que 12 de ses employés ont directement été impliqués dans l’attaque sans précédent du 7 octobre menée par le Hamas, qui a fait 1 160 morts, essentiellement civils, selon un bilan de l’AFP établi à partir de données officielles. L’agence, qui emploie quelque 30 000 personnes dans les Territoires palestiniens occupés ainsi qu’en Jordanie, en Syrie et au Liban, s’est séparée des employés mis en cause.

Mais une quinzaine de pays, notamment les États-Unis, avaient suspendu fin janvier leur financement après les accusations israéliennes. Depuis, plusieurs d’entre eux ont repris leurs versements.

« L’Unrwa c’est le Hamas ! Le Hamas c’est l’Unrwa ! », ont scandé les manifestants, dont plusieurs femmes venues avec leurs bébés. « L’Unrwa a permis le terrorisme », a également lancé Allison Epstein, une américano-israélienne, reprenant les accusations d’Israël. « Ce n’est pas une organisation de paix, elle a éduqué des générations de Palestiniens à haïr les juifs. Il est temps de la démanteler, c’est une organisation qui a échoué », a-t-elle martelé.

Les convois d’aide également critiqués

L’Unrwa constitue la colonne vertébrale de l’aide humanitaire à Gaza, en proie à une crise majeure et où plus de 31 900 personnes ont été tuées, selon le ministère de la Santé du Hamas, dans l’opération de représailles lancée par Israël.

Parmi les participants au rassemblement à Jérusalem, plusieurs avaient déjà manifesté ces dernières semaines aux points de passage entre Israël et Gaza pour dénoncer l’entrée de convois humanitaires dans le territoire palestinien, affirmant que l’aide « va directement au Hamas ».



David Megidor, un médecin d’une soixantaine d’années, plaide pour « une force internationale organisée qui protège les camions qui vont sur Gaza, et qui permette de livrer l’aide directement à la population ».

Le chef de l’Unrwa empêché d’entrer à Gaza

Pour Pnina Eiselman, une autre manifestante, « le problème est que le monde a oublié très vite ce qui s’est passé le 7 octobre en Israël, et ne se soucie ni des otages, ni d’Israël, et pas même des Gazaouis ».

VIDÉO. Des déplacés de Gaza pillent un centre d’approvisionnement alimentaire de l’ONU

Les relations entre Israël et l’Onu s’enveniment chaque jour un peu plus. Le chef de l’Unrwa Philippe Lazzarini a déploré cette semaine s’être vu refuser l’accès à Gaza, Israël évoquant pour sa part des questions administratives.

Dans un message sur X mercredi, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a appelé les autorités israéliennes à autoriser l’entrée de Philippe Lazzarini, et souligné que les agences de l’Onu jouaient un « rôle indispensable » à Gaza. Washington avait également appelé mardi Israël à le laisser entrer dans Gaza.