Force en attente de la Cédéao au Niger : le Président Ouattara annonce la mobilisation d’un bataillon de 850 à 1.100 soldats ivoiriens
11 août 2023De retour du Sommet extraordinaire de la Cédéao, le Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a annoncé jeudi 10 août 2023 à Abidjan, l’envoi d’un bataillon ivoirien de 850 à 1.100 soldats pour participer l’opération du rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger après le renversement du président Mohamed Bazoum par un coup d’Etat, le 26 juillet 2023. A l’en croire, En plus de la Côte d’Ivoire, le Nigéria et le Bénin se sont engagés aussi à mobiliser des troupes et d’autres pays pourraient s’y joindre à la coalition armée. Le Chef de l’Etat ivoirien a également justifié les sanctions économiques et financières qui engendrent d’énormes difficultés aux populations nigériennes et dont il a imputé la responsabilité à la junte militaire qui a pris le pouvoir à Niamey
« La Côte d’Ivoire fournira un bataillon et a pris toutes les dispositions financières pour l’opération, si elle doit durer 3 mois, des prévisions seront faites au niveau budgétaire pour que nos soldats et officiers qui participeront à cette opération ne manquent de rien. La Côte d’Ivoire est prête. Et je viens de donner instruction au chef d’Etat major général des armées de commencer la mobilisation de ses troupes pour leur participation à cette opération de la CEDEAO », a précisé Président ivoirien à son retour du sommet des chefs d’Etat qui s’est tenu à Abuja, au Nigéria. Alassane Ouattara qui s’exprimait lors d’une conférence de presse à l’Aéroport d’Abidjan a indiqué que les chefs d’Etat majors de la CEDEAO auront d’autres rencontres pour finaliser les choses avant de révéler que la conférence des chefs d’Etat a donné son accord pour que l’opération démarre dans les « plus brefs délais ».
Selon le Président ivoirien le Nigéria, le Bénin et la Côte d’Ivoire ont déjà indiqué leur capacité de participer à cette opération. « D’autres pays le feront bientôt. Nous sommes déterminés à réinstaller le Président Bazoum dans ses fonctions de président démocratiquement élu du Niger. Nous appliquons ainsi les textes et protocoles de notre communautés », a prévenu le président Ouattara qui a saisi l’occasion pour rappeler que l’objectif de l’opération est de restaurer la paix et la stabilité dans la sous-région pour le bien-être des communautés et le développement de la région ouest africaine.
« La CEDEAO ne peut pas accepter ce coup d’État au Niger (…) La décision que nous avons prise, et j’espère qu’elle sera mise en œuvre immédiatement, est une décision de la CEDEAO. Ils gardent le président Bazoum en otage. Je considère personnellement qu’il s’agit d’un acte terroriste. Nous devons agir ». Alassane Ouattara
Intervention militaire et sanctions économiques
Dans son point de presse, le Président ivoirien a rappelé que la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement a pris d’importantes décisions, entre autres, « l’exigence de la libération immédiate et sans condition de Mohamed Bazoum et sa réinstallation dans ses fonctions de Président de la République du Niger ». Le Président Ouattara a également souligné qu’en plus de ces exigences, les Chefs d’État et de Gouvernement ont aussi décidé d’activer la force en attente de la CEDEAO pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger, « face au manque de volonté affichée des auteurs de la tentative de coup d’État de s’exécuter ». Il a expliqué que cette force sous-régionale, qui sera composée de troupes venant de plusieurs pays de la CEDEAO, devrait être déployée dans un bref délai, selon un plan présenté par le Comité des Chefs d’état-major de la CEDEAO et validé par les Chefs d’État et de Gouvernement. Le Président de la République a précisé que pour sa part, « la Côte d’Ivoire participera à cette opération en fournissant un bataillon, et mettra à sa disposition les moyens matériels et financiers nécessaires pour l’accomplissement de cette mission ».
Par ailleurs, le Chef de l’État ivoirien a souligné que ses pairs de la CEDEAO ont déploré les conséquences déjà visibles des sanctions qu’ils ont dû prendre à l’encontre du Niger pour obliger les putschistes à rétablir l’ordre constitutionnel. Ils les ont ainsi tenus responsables de cette situation et les ont invités à mettre fin aux souffrances des Nigériens qui commencent à manquer de tout avec notamment, selon ses dires, « des gens qui ne peuvent que tirer 10.000 FCFA par jour et des banques qui ferment », « la famine qui s’installe et des gens qui meurent de faim » ainsi que « la population qui manque d’électricité surtout dans les grandes villes du pays ».
Le Président ADO a également indiqué que par la même occasion, les Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO ont prévenu que « les putschistes seraient également tenus responsables pour tout ce qui pourrait arriver au Président BAZOUM, à son épouse, à sa famille et à toutes les personnes détenues avec lui ». Pour finir, il a tenu à rappeler « la vocation principale de la CEDEAO qui est de maintenir la paix et la stabilité dans notre sous-région et, surtout, le bien-être de nos populations et le développement de nos différents pays », avant de déplorer « qu’aucun des pays où il y a eu un putsch au cours de ces dernières années n’a vu sa situation économique ou sécuritaire s’améliorer ».