Football : condamné en Italie à neuf ans de prison pour viol, Robinho a été arrêté et sera incarcéré au Brésil

Football : condamné en Italie à neuf ans de prison pour viol, Robinho a été arrêté et sera incarcéré au Brésil

22 mars 2024 Non Par LA RÉDACTION

L’ex-international brésilien a vu sa dernière demande de sursis rejetée, jeudi, par la Cour suprême.
Article rédigé parfranceinfo: sport avec AFP
Robinho (ETTORE CHIEREGUINI / AGIF)

L’ex-footballeur Robinho, dont la demande de sursis a été rejetée jeudi par un juge de la Cour suprême brésilienne, a été arrêté à Santos (Sud-est) jeudi 21 mars, pour être incarcéré et purger au Brésil une condamnation à neuf ans de prison pour viol, prononcée en Italie en 2017. « Je rejette la demande de mesures de précaution et l’ordre de détention est maintenu (…) afin qu’il puisse commencer à purger sa peine », a indiqué jeudi soir le juge Luiz Fux dans sa décision. Robinho abattait sa dernière carte avec cette demande de sursis jusqu’à épuisement de tous les recours possibles.

Peu après, la police fédérale de Santos, où réside l’ex-international brésilien, a indiqué dans un communiqué transmis à l’AFP avoir « lancé un mandat d’arrêt (…) contre Robson de Souza », son vrai nom. « Le prisonnier sera examiné à l’IML (Institut médico-légal) avant sa garde à vue et sera envoyé dans le système pénitentiaire », est-il précisé.

Robinho clame son innocence et invoque le « racisme »

L’ex-attaquant aux 100 sélections avec les quintuples champions du monde a été reconnu coupable du viol en réunion d’une jeune Albanaise qui fêtait ses 23 ans dans une boîte de nuit milanaise. Les faits remontent à 2013, époque où il évoluait à l’AC Milan. La peine a été confirmée par la Cour de cassation d’Italie en janvier 2022.

L’ancien footballeur, 40 ans, a toujours clamé son innocence, comme il l’a fait une nouvelle fois dimanche, attribuant sa condamnation au « racisme »« C’était consenti. Je n’ai jamais nié (avoir eu des relations avec la victime). J’aurais pu le nier car mon ADN n’a pas été retrouvé, mais je ne suis pas un menteur », a-t-il dit lors d’un entretien à la chaîne brésilienne TV Record. Selon l’acte d’accusation, Robinho et cinq autres Brésiliens avaient fait boire leur victime « jusqu’à la laisser inconsciente et incapable de se défendre » et avaient eu ensuite des « rapports sexuels plusieurs fois de suite » avec elle.

Comme le joueur était rentré au Brésil au moment du procès en Italie en 2017 et que la Constitution brésilienne ne permet pas l’extradition de ses ressortissants, la justice italienne avait réclamé que Robinho purge sa peine dans son pays natal. Une demande que le Tribunal supérieur de justice (STJ) a accepté mercredi.

Une décision à effet immédiat

La décision du STJ est « à effet immédiat » et sa présidente Maria Thereza de Assis Moura a signé jeudi après-midi le document actant la décision de cette haute cour, permettant à un juge de Santos d’émettre un mandat de dépôt. Avant le dernier recours tenté par la défense de Robinho réclamant un sursis, en vain.

Ce feuilleton judiciaire est particulièrement commenté au Brésil, alors qu’une autre affaire de viol implique une autre star brésilienne, Daniel Alves. L’ancien latéral du FC Barcelone et du Paris Saint-Germain, incarcéré en Espagne, a été condamné fin février à quatre ans et demi d’emprisonnement pour le viol d’une jeune femme en décembre 2022 dans une discothèque de Barcelone, une peine très inférieure aux réquisitions du parquet qui réclamait neuf ans de prison.

Jeudi, Leila Pereira, présidente du club brésilien de Palmeiras, a fustigé le silence des instances dirigeantes du football au sujet de ces deux affaires de viol concernant des stars du ballon rond au Brésil. « Personne ne dit rien (…) C’est comme une gifle adressée à nous toutes », a déploré, lors d’un entretien au site d’informations UOL, celle qui est l’une des rares femmes à la tête d’un club de première division à travers le monde.

Le président du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, a lui estimé que Robinho devait « payer le prix de son irresponsabilité » pour un crime « impardonnable ». Puis affirmé que « l’argent que possède Daniel Alves » qui peut être remis en liberté surveillée contre la remise d’une forte caution, « ne peut pas racheter l’offense d’un homme envers une femme qu’il a violée ».