Sans Kylian Mbappé, ni Antoine Griezmann, l’équipe de France olympique de football n’est pas en reste en termes de talent. La sélection de Thierry Henry a joué sa place pour la finale du tournoi, lundi 5 août, contre l’Egypte à Lyon (victoire 3-1) et a compté sur ses têtes de gondole offensives : les deux jokers Alexandre Lacazette et Jean-Philippe Mateta – auteur d’un doublé -, mais aussi et surtout Michael Olise.
Le milieu virevoltant de 22 ans, recruté par le Bayern Munich juste avant les JO est désormais directement impliqué dans six des huit buts tricolores (2 buts, 4 passes décisives). Il s’est montré décisif sur l’ouverture du score lors des quatre rencontres qu’il a débutées. Symboliquement placé au cœur du dispositif tactique de Thierry Henry, dans l’axe, entre les milieux et les attaquants, il est le joueur « frisson » de cette équipe de France qui vise l’or olympique.
Quatre nationalités, une seule équipe
Il avait le choix entre la France, l’Algérie (du côté de sa mère), l’Angleterre et le Nigéria (du côté de son père). Michael Olise a choisi les Bleus depuis 2019, à l’âge de 17 ans. Appelé avec les U18 puis les Espoirs tricolores, il était naturel de le retrouver dans la liste de Thierry Henry pour ce tournoi olympique. Le sélectionneur sait très bien qu’il tient une gemme et a tenu à saluer son choix le 17 juin dernier : « Il aurait peut-être pu faire l’Euro avec l’Angleterre et il a choisi la France. Il faut le souligner. »
Techniquement, l’intéressé peut encore choisir de représenter une autre sélection, n’ayant pas encore disputé de match officiel avec les A de Didier Deschamps. Son petit frère Richard, latéral droit à Chelsea, a, lui, opté pour l’Angleterre. C’est pourquoi tout est fait pour que celui qui a grandi outre-Manche, avec pour seul lien avec la France des conversations dans la langue de Molière avec sa maman, se sente bien dans le groupe. « Il arrive à parler français, mais il n’est pas bilingue. Il comprend plus qu’il ne parle », confiait il y a deux ans Jean-Philippe Mateta, son coéquipier à Crystal Palace et aux JO.
Un prodige qui a dû apprendre la rigueur
« Patrick Vieira (entraîneur d’Olise en Angleterre de 2021 à 2023) m’en avait parlé en premier. Il m’a dit ‘: Il y a un petit, il est pas mal ici et il veut jouer pour la France.' » Thierry Henry est sous le charme de son milieu de terrain offensif aux dribbles dévastateurs. « S’il ne s’était pas blessé cette année, je pense qu’il aurait pu aller chercher 16 buts, 12 passes décisives [il a bouclé la saison de Premier League à dix buts, six passes]« , insistait le sélectionneur au début du rassemblement.
« Michael a été le meilleur joueur de sa catégorie d’âge tout au long de sa carrière. Parfois, cela a presque joué contre lui : il ne pouvait pas comprendre la nécessité de travailler aussi dur », a expliqué Sean Conlon, le formateur du joueur à l’académie We Make Footballers, à So Foot. Le gamin s’est taillé une réputation telle qu’il est passé par les centres de formation de Chelsea, Manchester City et Arsenal. Cela en dit autant sur son talent que sur sa difficulté à se fondre dans le moule.