Finale de la Coupe du monde 2022 : trois moments qui nous ont étonnés (ou agacés) après France-Argentine

Finale de la Coupe du monde 2022 : trois moments qui nous ont étonnés (ou agacés) après France-Argentine

19 décembre 2022 Non Par LA RÉDACTION
Sacrés pour la première fois depuis 36 ans à l’issue d’une rencontre intense, les coéquipiers de Lionel Messi ont laissé éclater leur joie de façon parfois provocatrice.
L'Argentin Emiliano Martinez choisit une façon originale de brandir son trophée de meilleur gardien de la Coupe du monde, le 18 décembre 2022, à Doha (Qatar). (JOSE BRETON / NURPHOTO / AFP)

Au terme de plus de deux heures d’un match à couper le souffle, l’Argentine a triomphé de la France pour remporter la Coupe du monde 2022, dimanche 18 décembre, à Doha (Qatar). Les joueurs ont laissé éclater leur joie, leur soulagement et leur fierté d’avoir apporté une troisième étoile à un pays fou de football et à Lionel Messi le trophée qui manquait à son immense palmarès. Mais les Argentins, déjà pointés du doigt pour leur attitude lors d’une fin de match très tendue contre les Pays-Bas en quarts, ont célébré leur titre par des gestes parfois déroutants et un chant provocateur visant Kylian Mbappé, tandis que le Qatar mettait sa patte sur la remise du trophée par un symbole également très commenté. Des moments marquants que franceinfo vous résume.

Le geste vulgaire de Martinez

Certains y verront sans doute un moyen de relâcher la pression après deux heures d’une tension extrême. Dimanche soir, avant la remise de la Coupe du monde elle-même, l’heure est aux récompenses individuelles. Le portier argentin Emiliano Martinez reçoit le trophée du meilleur gardien. Quittant l’estrade, le gardien marque une pause, et place son trophée (un gant en or) au niveau de son entrejambe, le pointant vers les tribunes du stade de Lusail (comme le montre la photo ci-dessus).

Un moment déroutant, immortalisé par les photographes du monde entier, qui ne restera pas comme la seule image marquante d’Emiliano Martinez lors de cette finale. Pendant les tirs au but, il avait esquissé un pas de danse provocateur pour célébrer la frappe ratée d’Aurélien Tchouaméni. Un comportement provocateur devenu sa marque de fabrique pour déstabiliser ses adversaires, mais qui lui a valu un carton jaune (sans grandes conséquences) dimanche soir.

  (ODD ANDERSEN / AFP)

Le bisht porté par Messi

Le 15 juillet 2018, à Moscou, c’est le président de la Fifa Gianni Infantino qui avait remis, seul, entouré des Bleus, la Coupe du monde à Hugo Lloris – le président du pays hôte, Vladimir Poutine, avait félicité les joueurs, mais avait quitté l’estrade pour ce moment d’histoire. Dimanche soir, en revanche, l’émir du Qatar, Tamim Ben Hamad Al-Thani, était bien sur la photo. Et, dans un geste inattendu, a enveloppé les épaules de Lionel Messi d’un vêtement traditionnel avant que l’Argentin brandisse le trophée.

Cette cape transparente s’appelle un bisht, et elle est portée dans les moments de célébration par les personnages importants, dans les pays de la péninsule arabique. C’est ce qu’un des organisateurs du tournoi a expliqué à la BBC (en anglais) : « C’était une façon de célébrer Messi », explique Hassan Al-Thawadi. Le joueur était-il au courant en amont ? Impossible de le savoir.

L’image a dérouté certains observateurs parmi les plus critiques de la façon dont l’émirat a organisé la compétition. Un émirat qui, de ce fait, restera à jamais indissociable des images du couronnement d’un des plus grands joueurs de l’histoire. « Le Qatar souhaite que ce soit son moment autant que celui de Messi et de l’Argentine », analyse le New York Times« Le Qatar fait de la politique », écrit de son côté Libération« lorsqu’il remet à Messi un habit traditionnel pour soulever le trophée devant des milliards d’êtres humains ».

 

 

 

Les moqueries envers Mbappé

Après la remise du trophée, la fête s’est poursuivie dans le vestiaire argentin, filmée en direct sur Instagram par le défenseur Nicolas Otamendi. Sur les images, on voit les joueurs de l’Albiceleste lancés dans une chenille, puis le gardien Emiliano Martinez, en tête, marquer une pause pour demander « une minute de silence… pour Mbappé, qui est mort ». Une chanson traditionnelle en Argentine après les victoires, explique cependant le site spécialisé Lucarne opposée, lundi.

 

 

Pourquoi prendre pour cible l’attaquant français ? Peut-être en tant que star des Bleus, mais peut-être aussi en réponse à des propos qu’il avait tenus en mai à une chaîne brésilienne, décrivant le football sud-américain comme « pas aussi avancé » qu’en Europe. Une remarque mal accueillie à l’époque en Argentine. Ces dernières semaines, Kylian Mbappé était par ailleurs la principale cible d’un chant raciste repris par certains supporters argentins.

Au coup de sifflet final, Emiliano Martinez était cependant un des vainqueurs qui sont venus consoler le triple buteur des Bleus, abattu sur la pelouse – on le voit apparaître sur les images montrant Emmanuel Macron tenter, lui aussi, de lui remonter le moral.