Le tribunal administratif de Paris valide, ce lundi, l’expulsion de l’imam Mahjoub Mahjoubi décidée en urgence par Gérald Darmanin le 21 février. La juge des référés a rejeté le recours déposé par l’imam de Bagnols-sur-Cèze (Gard).
En février dernier, l’imam s’est retrouvé au cœur d’une polémique après la publication de vidéos de plusieurs de ses prêches, où il comparait notamment le drapeau tricolore à un drapeau satanique. Il avait finalement été interpellé et expulsé le 22 février dernier. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a tweeté ce 4 mars : « La justice confirme l’expulsion de ‘l’imam’ qui incite clairement au séparatisme et insultait notre drapeau. Sur mon instruction, les services du Ministere de l’Intérieur continueront, grâce à nos nouvelles lois, à lutter avec efficacité contre tous les prêcheurs de haine. »
La juge des référés estime que « les propos tenus par l’intéressé sont soit de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de l’Etat, soit constituent des actes de provocation explicite à la haine, ou à la violence« , et « sont suffisamment graves pour justifier son expulsion hors de France, alors même que la durée de sa résidence et ses attaches y sont fortes« . L’imam est installé en France depuis les années 1980 et est père de quatre enfants.
Ce sont les contenus de ses prêches des 2, 9 et 16 février 2024 qui ont constitué la base pour la décision de l’expulsion. La juge a estimé que l’imam Mahjoubi y développait un « discours théorisant la soumission de la femme à l’homme et impliquant que les femmes ne puissent bénéficier des mêmes libertés et droits que les hommes« . Elle pointe également « les propos contre les principes de la République« , notamment autour du drapeau. Enfin, elle considère que les propos tenus « envers les Juifs, désignés comme les ennemis historiques des musulmans sont des provocations à la haine et à la violence« .
L’imam Mahjoubi avait notamment fait valoir, lors de son recours, que l’un de ses enfants est malade. Le tribunal administratif a cependant relevé « que l’épouse de M. Mahjoubi est Tunisienne, sans emploi lucratif, qu’aucun de ses enfants mineurs n’a la nationalité française et que l’état de santé de l’un de ses enfants ne nécessite qu’une surveillance deux fois par an » et que la cellule familiale « pourrait se reconstituer en Tunisie« .
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