Cela devait être un simple contrôle routier nocturne. Aux Etats-Unis, les images de l’arrestation de Tyre Nichols, 29 ans, ont été publiées vendredi 27 janvier par la police de Memphis, deux jours après l’incarcération des cinq policiers qui l’ont battu au sol. Elles montrent l’insoutenable brutalité de l’arrestation de l’Afro-Américain, mort trois jours après les faits du 7 janvier. Depuis une caméra placée en hauteur, on peut voir les nombreux coups de poings, de pied et de matraque portés par un groupe d’agents contre Tyre Nichols sur un coin de trottoir.
Les premières images, capturées par les caméras piéton des policiers, les montrent au volant, pourchassant une voiture. Quand celle-ci s’arrête, les policiers, tous Afro-Américains, se précipitent en hurlant : « Sors de cette voiture ! Sors de cette putain de voiture ». Tyre Nichols n’en a pas le temps, l’un des policiers tente de l’extraire avec violence du véhicule. On entend alors le jeune homme tenter de calmer le jeu : « Je n’ai rien fait », « je veux juste rentrer chez moi ! » Il est ensuite aspergé de gaz irritant et visé par un Taser. La vidéo suivante le montre maintenu à terre, frappé par une pluie de coups. Un bref moment, la caméra passe sur son visage, il est tuméfié et couvert de sang. « Maman. Maman. Maman ! », crie encore Tyre Nichols dans un des extraits.
Des manifestations dans plusieurs villes
Réagissant quelque trente minutes après que la vidéo explosive eut été rendue publique, le président Joe Biden s’est dit « scandalisé » et « profondément meurtri ».
Vendredi, de premières manifestations ont eu lieu dans diverses villes du pays, notamment Washington et Memphis. A New York, plus de 200 personnes ont défilé en scandant « Pas de justice, pas de paix ». Une cinquantaine de manifestants se sont également rassemblés à Memphis. « Qu’allez-vous faire », a demandé une manifestante dans un mégaphone depuis le « parc des Martyrs », s’adressant à la cheffe de la police de la ville.
Signe que l’affaire est potentiellement explosive, Joe Biden a exhorté à ce que les rassemblements soient « pacifiques ». Car la mort de Tyre Nichols rappelle celle de l’Afro-Américain George Floyd, tué par un policier en mai 2020