Corriger les effets de l’esclavage aux États-Unis : le dessein est ambitieux. Le plan présenté le 14 mars dernier devant le conseil municipal de la ville américaine de San Francisco, sous le slogan « Black Lives Matter », l’est tout autant.
Pour « réparer » le racisme systémique en « corrigeant » les inégalités subies par les Afro-Américains depuis l’esclavage – aboli il y a plus d’un siècle et demi –, une commission suggère notamment un revenu annuel minimum de presque 100 000 dollars pendant 250 ans à chaque adulte noir éligible, une maison pour un dollar par famille ou encore l’annulation des dettes des bénéficiaires, potentiellement plusieurs dizaines de milliers d’Afro-Américains.
Les critères d’éligibilité restent à préciser. Un rapport final devrait être remis en juin, avant que le conseil municipal ne se prononce dans la foulée.
Bastion du progressisme
Happening radical destiné à faire du buzz ? Dans ce bastion du progressisme américain, le chef local du Parti républicain dénonce une « distraction » et une « énorme perte de temps », arguant que les chiffres démontrent le caractère surréaliste des mesures envisagées. John Dennis évalue le coût du plan à 50 milliards de dollars tandis que le budget annuel de la ville est de 14 milliards. Dans la même veine que le « wokisme » ou la dénonciation de violences policières ciblées, l’idée de réparations contre le racisme systémique circule plutôt au sein de la gauche américaine.
Au fil des ans et de l’application de certaines politiques publiques, l’augmentation de la probabilité pour un Afro-Américain de se retrouver en prison, au chômage ou simplement en proie à une précarité certaine, se confirme. La Californie s’est officiellement saisi de cette problématique et prépare un rapport sur le sujet.
Ailleurs aux États-Unis, des villes ont ouvert la voie, comme Evanston, sur les rives du lac Michigan, qui adopta, en 2021, le premier plan américain de réparations. Moins ambitieux diront certains, plus réaliste diront les autres, le texte prévoit d’aider financièrement les Afro-Américains à rénover leur logement. Loin du domicile franciscanais à 1 dollar…
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