Equipe de France : pourquoi la prolongation de Didier Deschamps n’est pas une surprise

Comme une évidence. Trois semaines après une finale de Coupe du monde perdue par l’équipe de France contre l’Argentine (3-3, 4-2 t.a.b), la prolongation de contrat de Didier Deschamps à la tête des Bleus a été annoncée, samedi 7 janvier, par la Fédération française de football (FFF). Alors que « DD » a renouvelé son bail « jusqu’au mois de juin 2026 », voilà pourquoi cela n’a rien d’une surprise. 

Parce que son palmarès parle pour lui

« Un bilan exceptionnel ». Voici comment la FFF qualifie le mandat de Didier Deschamps sur le banc de l’équipe de France. Depuis que le technicien a pris la succession de Laurent Blanc, en juillet 2012, les Bleus ont gagné à 89 reprises, pour 28 matchs nuls et 22 défaites, soit un pourcentage de victoires de 64%, le deuxième meilleur dans l’histoire des Bleus (78,2% pour Jacques Santini avec 22 victoires entre 2002 et 2004). Au-delà des succès, c’est surtout son palmarès qui parle pour lui.

En un peu plus de dix ans à leur tête, le champion du monde 1998 a remporté une Coupe du monde en 2018, une Ligue des Nations en 2021, et a atteint deux finales (Euro 2016 et Coupe du monde 2022). Son seul échec reste l’Euro 2021, avec une élimination dès les huitièmes de finale face à la Suisse (3-3, 4-2 t.a.b). La prochaine échéance des Bleus sera justement l’Euro 2024 en Allemagne, lors duquel Didier Deschamps pourrait ranger le dernier trophée qui lui manque dans son armoire de sélectionneur.

Parce que son entente avec Noël Le Graët est idyllique

Présent à la tribune de l’Assemblée générale de la Fédération française de football, samedi, Didier Deschamps a eu un mot pour Noël Le Graët. « Je remercie le président pour son soutien permanent et sa confiance maintenue », a déclaré « DD », conscient que sa longévité est étroitement liée à celle de « NLG ». Arrivé à la tête de la Fédération en juin 2011, un an après le fiasco de Knysna, le dirigeant breton, aujourd’hui âgé de 81 ans, n’a eu de cesse de soutenir son sélectionneur pendant la dernière décennie.

« Je l’aime. Je crois qu’il m’aime. On devrait pouvoir s’arranger », avait-il confié dans les colonnes du Parisien, le 30 décembre, à propos du futur de son sélectionneur. Ce dernier lui rend bien, après avoir l’avoir systématiquement soutenu face aux témoignages anonymes, l’accusant de comportement « inapproprié » et de « harcèlement » à la FFF. Alors que les résultats de la mission d’audit du ministère des Sports à ce sujet devraient être publiés dans les prochaines semaines, la prolongation de Didier Deschamps sonne comme une parenthèse enchantée pour son président. Seule inconnue, le contrat de Noël Le Graët s’achevant en 2024, c’est sous la tutelle d’un autre dirigeant que Didier Deschamps préparera la Coupe du monde 2026 au Canada, aux Etats-Unis et au Mexique.

Parce qu’une relation de confiance s’est instaurée avec son groupe

En dix ans de règne, Didier Deschamps s’est constitué un groupe d’indéboulonnables. Certains cadres comme Antoine Griezmann (117 matchs sous ses ordres), Olivier Giroud (111), Hugo Lloris (108) ou encore Raphaël Varane (93) ont ainsi été appelés sans discontinuer entre les Mondiaux 2014 et 2022. Si certains ne poursuivront peut-être pas l’aventure en raison de leur âge, Kylian Mbappé sera assurément de la partie lors de l’Euro 2024 et la Coupe du monde 2026. Meilleur buteur de la compétition au Qatar, l’attaquant du Paris Saint-Germain est devenu, sans ambiguïté, le leader d’attaque de son sélectionneur. Le Bondynois, qui a déjà des airs d’ancien du haut de ses 24 ans, sera un relais idéal pour faire le lien entre une génération dorée, et une jeunesse prometteuse.

Ce besoin de continuité se ressent également concernant le staff des Bleus. « Guy Stéphan, l’adjoint de Didier Deschamps, Franck Raviot, l’entraîneur des gardiens, et Cyril Moine, le préparateur physique, vont également poursuivre leur mission en Équipe de France », a ainsi annoncé la FFF, samedi. De quoi assurer une préparation sereine des prochaines échéances, à commencer par les éliminatoires de l’Euro en mars prochain, avec la réception des Pays-Bas, et un déplacement en Irlande. Grand favori pour l’après-Didier Deschamps, Zinédine Zidane devra donc prendre son mal en patience

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