Deux semaines après le putsch mené par le colonel Mamady Doumbouya, désigné désormais comme « président de la République et chef de l’Etat », les contours de la transition politique en Guinée demeurent flous. La junte a repoussé, pour le moment, les demandes de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) concernant la libération de l’ex-président Alpha Condé et l’organisation d’élections dans les six mois.
Lors d’une conférence de presse, samedi 18 septembre, le colonel Amara Camara, porte-parole du Comité national du rassemblement et du développement (CNRD, la junte), a détaillé la réponse du colonel Doumbouya aux exigences de l’organisation ouest-africaine qu’étaient venus lui exposer la veille les présidents ghanéen, Nana Akufo-Addo, et ivoirien, Alassane Ouattara.
Il a expliqué que la junte ne voulait pas rééditer les « erreurs du passé » , qu’il était « important que la Cédéao écoute les aspirations légitimes du peuple de Guinée » et que « seul le peuple souverain de Guinée décidera de son destin ». Sur le sort d’Alpha Condé, le colonel Amara a ajouté que « l’ancien président demeurera en Guinée » dans un lieu choisi par le CNRD.
Le colonel Doumbouya n’a encore donné aucune indication sur le possible contenu de la transition, sa durée, le rôle que les militaires devraient y jouer et la façon dont seraient organisées des élections. Mais il a affiché sa volonté d’une « refondation » de l’Etat, entreprise difficilement conciliable avec un délai de six mois.