« La fraude électorale est devenue si banale qu’elle apparaît chez certains comme étant un mode normal de fonctionnement », a déclaré vendredi 5 mai Me Habiba Touré, avocate et ancienne cheffe de cabinet de Laurent Gbagbo, appelée à diriger le nouvel organe qu’elle a présenté en présence de l’ancien chef de l’État. « C’est après avoir fait cet amer constat, que vous avez décidé, monsieur le président, de créer Safe », les Sentinelles antifraude électorale, a-t-elle ajouté.
« Surveiller, détecter, dénoncer »
Ce dispositif aura pour but de « surveiller, détecter » et « dénoncer » les « irrégularités constatées dans le processus électoral », a précisé l’avocate, au cours d’un meeting du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo. Appuyées par un bureau central d’une quinzaine de personnes, « des sentinelles » dans « nos régions et nos communes » seront « nos yeux et nos oreilles », a-t-elle ajouté.
« Une ligne téléphonique », « un site internet, une page Facebook et un numéro WhatsApp » seront « mis à la disposition de tous », a-t-elle détaillé, décrivant Safe comme le « porte-voix du peuple ». « Nous n’avons pas vocation à nous substituer à la Commission électorale indépendante (CEI). Nous n’intervenons pas dans l’organisation du processus électoral », a-t-elle toutefois souligné.
Élections locales
Le PPA-CI a dévoilé en avril la liste de ses candidats aux élections locales – municipales et régionales couplées – qui se tiendront le 2 septembre prochain. Le parti concentre ses efforts dans la moitié sud du pays, contournant un Nord traditionnellement acquis au camp présidentiel qui, de son côté, s’est positionné sur l’ensemble du territoire.
Pour ces régionales, le PPA-CI tentera ainsi de se faire une place dans 22 des 31 régions du pays, et n’alignera qu’un seul candidat dans le septentrion.
(Avec AFP