« L’appel est rejeté, (…) le verdict est définitif ». La Cour fédérale de Leipzig (Allemagne) a confirmé, mardi 20 août, la condamnation d’une ancienne secrétaire d’un camp de concentration nazi. Aujourd’hui âgée de 99 ans, Irmgard Furchner avait été condamnée à deux ans de prison avec sursis fin 2022, pour complicité dans les meurtres de plus de 10 000 personnes au camp de Stutthof, dans l’actuelle Pologne, au terme de l’un des ultimes procès du nazisme.
Âgée de 18 à 19 ans au moment des faits, Irmgard Furchner était employée en tant que dactylographe et secrétaire du commandant du camp, Paul Werner Hoppe, entre 1943 et 1945. A proximité immédiate des prisonniers, « l’odeur des cadavres était omniprésente », avait estimé le tribunal, considérant « inimaginable que l’accusée n’ait rien remarqué ».
A Stutthof, un camp proche de Gdansk (Pologne) où périrent environ 65 000 personnes, des détenus juifs, des partisans polonais et des prisonniers de guerre soviétiques ont été systématiquement tués.
Si l’Allemagne a continué, ces dernières années, de rechercher d’anciens criminels nazis, les dossiers encore aux mains des enquêteurs sont de plus en plus rares, 79 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale. La jurisprudence née de la condamnation en 2011 de John Demjanjuk, un gardien du camp de Sobibor, permet de poursuivre pour complicité de dizaines de milliers de meurtres les auxiliaires des camps de concentration, quel qu’ait été leur rôle, du garde au comptable.