Drame de Nzérékoré: «Le gouvernement guinéen doit s’exprimer sur le véritable nombre de morts»
5 décembre 2024
Des dizaines de personnes sont mortes le 1er décembre 2024 dans un mouvement de foule lors d’un match de football doté d’un trophée Mamadi Doumbouya, général qui dirige la Guinée depuis 2021. Les autorités évoquent au moins 56 victimes tandis que des ONG locales en dénombrent plus de 135. Pour le bâtonnier par intérim de l’ordre guinéen des avocats, le barreau doit être pleinement associé à une enquête indépendante sur ce drame.
Après les organisations de défense des droits humains et les partis politique, le barreau de Guinée réagit à son tour au drame de Nzérékoré. Pour rappel, un grand mouvement de foule dans le stade de celle ville du sud-est du pays, lors de la finale d’un tournoi portant le nom du général Mamadi Doumbouya, a causé plus de 56 morts selon le bilan provisoire des autorités et plus de 135 selon les ONG locales.
« Il ne faut pas que ceux qui ont organisé le tournoi soient associés à l’enquête »
Le barreau guinéen demande au gouvernement de communiquer le vrai nombre de morts et réclame une enquête indépendante où la société civile aurait une place centrale. Le bâtonnier de l’ordre des avocats par intérim, maître Morlus Sylla, réclame, au micro de Tangi Bihan : « Le gouvernement doit avoir le courage de s’exprimer sur le véritable nombre de personnes qui ont trépassé au niveau du stade du 3-Avril à Nzérékoré, afin d’éviter toute spéculation sur le bilan réel de ce drame. »
Il poursuit : « Malheureusement, à chaque événement douloureux et malheureux, les pouvoirs politiques ouvrent des enquêtes qui ne sont jamais clôturées. Donc, on ne peut pas se permettre que ceux qui ont été les organisateurs de ce tournoi – parce que c’est l’administration qui a organisé ce tournoi – eh bien il ne faudrait pas qu’eux soient associés à une telle enquête. Il faut qu’on choisisse des personnes indépendantes, des personnes ressource, venant de la société civile – et le barreau fait partie de cette société civile – pour qu’un travail minutieux et professionnel puisse être effectué pour que de tels drames soient évités dans ce pays qui ne fait qu’enregistrer des drames de ce genre. »
La Guinée est en deuil après le drame survenu dimanche 1ᵉʳ décembre au stade de Nzérékoré, théâtre d’une bousculade meurtrière durant la finale d’un tournoi de foot organisé en soutien du général Doumboya. Le bilan officiel communiqué par les autorités est toujours de 56 morts, mais selon le Collectif régional des organisations de défense des droits humains, il serait beaucoup plus élevé.
RFI