Coup d’Etat au Niger : la délégation de la Cédéao part de Niamey sans avoir rencontré le chef de la junte

Coup d’Etat au Niger : la délégation de la Cédéao part de Niamey sans avoir rencontré le chef de la junte

4 août 2023 Non Par Doura

 

Des manifestants tiennent des pancartes dénonçant la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) lors d'un rassemblement le jour de l'indépendance à Niamey, le 3 août 2023 (AFP)
Elle devait initialement exposer aux putschistes « les demandes des dirigeants » de ces pays d’Afrique de l’Ouest.

Ce qu’il faut savoir

La délégation de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao), arrivée jeudi 3 août à Niamey pour trouver une sortie de crise au Niger, est repartie quelques heures plus tard, sans avoir rencontré le chef de la junte, a annoncé l’un de ses membres. Cette délégation était menée par l’ancien chef de l’Etat nigérian Abdulsalami Abubakar et devait initialement rencontrer les putschistes au Niger « pour présenter les demandes des dirigeants de la Cédéao ». La Cédéao a imposé de lourdes sanctions à Niamey et a donné jusqu’à dimanche aux putschistes pour rétablir dans ses fonctions le président Mohamed Bazoum, sous peine d’utiliser « la force ». Suivez notre direct.

« Le Niger est le dernier bastion pour le respect des droits », prévient Bazoum. Le coup d’Etat au Niger pourrait avoir des conséquences « dévastatrices » pour le monde et faire passer la région du Sahel sous « influence » de la Russie, via les mercenaires du groupe Wagner, écrit le président élu Mohamed Bazoum dans une tribune parue jeudi dans le Washington Post. Séquestré depuis que son gouvernement a été renversé le 26 juillet par les putschistes, il prévient : « Dans la région trouble du Sahel, au milieu de mouvements autoritaires qui se sont imposés chez certains de nos voisins, le Niger est le dernier bastion pour le respect des droits ».

Les putschistes mettent en garde la Cédéao. Les militaires auteurs d’un coup d’Etat au Niger ont promis jeudi soir une « riposte immédiate » à « toute agression » de la part d’un pays de la Cédéao, hors Mali et Burkina Faso, membres « amis » suspendus, eux aussi dirigés par des putschistes. Ils ont également dénoncé plusieurs accords militaires conclus avec la France, comme le « stationnement » du détachement français et le « statut » des militaires présents dans le cadre de la lutte antijihadiste.

Les putschistes retirent les ambassadeurs du Niger de quatre pays. Alors que les pressions pour rétablir l’ordre constitutionnel se multiplient à l’international, les putschistes ont annoncé jeudi soir mettre « fin » aux « fonctions » d’ambassadeurs du Niger en France, aux Etats-Unis, au Nigeria et au Togo.

Francetvinfo.fr