Chaque mercredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, les voix du reggae nous mènent de la Jamaïque au Mali en passant par la Guinée, l’Ethiopie, la Libye et la Côte d’Ivoire.
« ENERGY », DE TAKANA ZION (FEAT. SIZZLA)
C’est au côté d’une légende du genre, Sizzla, que Takana Zion s’affiche dans ce clip issu de son sixième album, Human Supremacy, sorti le 4 juin. Le Guinéen de 35 ans a enregistré les onze titres à Kingston, la capitale jamaïcaine, en compagnie de pointures telles que les producteurs Stephen Stewart et Samuel Clayton Jr (emporté par le Covid-19 en avril). La vidéo d’Energy mêle des captations en studio, des images de cérémonies rituelles en Afrique et des archives montrant Haïlé Sélassié, l’ancien empereur d’Ethiopie, que le mouvement rastafari considère comme le Messie. Un morceau dans la plus pure tradition jamaïcaine.
« LIBYA », DE TIKEN JAH FAKOLY
Comment ne pas évoquer Tiken Jah Fakoly ? A 53 ans, le reggaeman ivoirien établi à Bamako, au Mali, a publié onze albums depuis 1999, dont Le monde est chaud, en 2019. C’est dans ce dernier opus qu’est paru le morceau Libya, dont le clip a été dévoilé à la mi-mai. Fidèle à sa réputation de chanteur engagé et à son panafricanisme à toute épreuve, le natif d’Odienné y aborde le sort des migrants qui, en chemin pour l’Europe, se perdent en Libye, où ils sont soumis au racisme, aux mauvais traitements, à la torture, à l’esclavage moderne et à la noyade. « La route n’est pas bonne », avertit Tiken Jah Fakoly.
« MAMA AFRICA », DE BRAIN DAMAGE & BIG YOUTH
Enfin, retour en Jamaïque avec l’album Beyond the Blue, du producteur Martin Nathan alias « Brain Damage » et du deejay Big Youth, sorti fin mai et lui aussi enregistré par Stephen Stewart et feu Samuel Clayton Jr. Brain Damage est un pionnier de la scène dub en France tandis que Big Youth, 72 ans, est un pilier du rastafarisme et des sound systems depuis les années 1970. De leur collaboration ne pouvait que naître un disque de haut vol, teinté de jazz, de blues, de ska et de rocksteady. Parmi les douze titres, nous avons retenu une ode à la terre mère, Mama Africa… La boucle est bouclée.
Retrouvez tous les coups de cœur musicaux de la rédaction dans la playlist YouTube du Monde Afrique.
Quelle est la place de l’Afrique sur le marché mondial de la musique ? Quel rôle les start-up sont-elles appelées à y jouer ? C’est notamment pour répondre à ces questions que le Midem, qui rassemble les principaux professionnels du secteur, organise pour la première fois, du 28 juin au 1er juillet, le Midem Africa, un événement en ligne consacré au continent et accessible gratuitement sur la plateforme Midem Digital.
« C’est l’occasion de parler de ce qui se passe en Afrique au-delà de l’agitation et des gros titres », estime Temi Adeniji, vice-présidente de Warner Music Group chargée de la stratégie en Afrique subsaharienne : « Malgré la pandémie, nous avons vu l’industrie s’y développer à un rythme soutenu, avec des stars qui s’illustrent sur la scène internationale, des accords visant à étendre le marché et des mesures pour développer un écosystème durable. Mais il y a encore beaucoup de défis à relever et d’opportunités à saisir dans les années à venir. »
Pour mieux s’y retrouver, la société MRC Data dévoilera des données exclusives sur la consommation de musique sur le continent, alors que le streaming n’y est pas encore aussi développé qu’ailleurs dans le monde. Le Midem Africa donnera également la parole à des artistes tels que Mr Eazi (Nigeria), Focalistic (Afrique du Sud), A’salfo (Côte d’Ivoire), Fally Ipupa (RDC) ou Youssou Ndour (Sénégal).
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