CRIEF : l’ancien ministre de l’environnement nie les faits
29 mars 2023Elhadj Mohamed Oyé Guilavogui, ancien ministre de l’Environnement sous le régime Alpha Condé, comparait ce mercredi, 29 mars 2023, devant la chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Il est jugé pour détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux.
Devant les juges de la CRIEF, Oyé Guilavogui affirme avoir été un homme d’affaires, ce, bien avant d’accéder à ses fonctions au gouvernement. C’est ce qui, selon lui justifie toute sa fortune.
Parlant de son domicile à Sangoyah, le prévenu indique que c’est son terrain qui se trouve en face de l’aviation militaire, au quartier Yimbaya, dans la commune de Matoto, qu’il a revendu pour s’offrir cette habitation.
D’ailleurs, Oyé Guilavogui persiste et soutient avoir toujours utilisé son argent au service de la religion, sa famille et de la société.
A la tête du ministère des Postes et Télécommunications en 2014, Oyé-Oyé Guilavogui s’est engagé à relancer la Société de téléphonie de Guinée (Sotelgui). Cinquante millions de dollars auraient été déboursés pour les travaux, mais les sous auraient été détournés par l’ancien ministre. A la barre, l’accusé déclare que ce fond ne figurait point dans le budget du département, et qu’il n’en aurait rien détourné. Il invite le ministère public de brandir la preuve qu’il a détourné le fond. Selon lui, l’argent a servi à l’achat des équipements de la Sotel-guigne et que même le lancement de l’opérateur téléphonique public s’est révélé «concluant, il ne restait que l’exploitation ». Mais, poursuit l’ancien ministre de l’environnement, la gestion de la société l’aurait opposée au Président Alpha Condé. Celui-ci tenait à confier la gestion de la boîte à une entité publique, or Oyé Guilavogui voulait un exploitant privé, car «la Sotelgui est une vache laitière » par le passé. L’échec de la relance de la société est dû « à des problèmes de gouvernance ». Il déclare qu’il n’a pas été associé à la gestion du fonds. «Avant mon départ du ministère, le fonds était complétement dépensé. On avait procédé au test des équipements. Donc, le projet était presque terminé. C’est Huawei qui avait bénéficié du contrat. Sachez que je n’ai pas détourné l’argent, on ne peut pas détourner le fonds d’un bailleur », affirme Oyé Guilavogui.
L’ audience est renvoyé pour le 5 avril prochain
Yaya Diallo