Une large partie de la classe politique évoque « son émotion » ou « sa tristesse » après les coups de feu en plein cœur de la capitale. Certains politiques notamment à gauche n’hésitent pas à qualifier l’acte de « terroriste » ou de « raciste ». Un homme a tiré plusieurs coups de feu, vendredi 23 décembre, rue d’Enghien dans le 10e arrondissement de Paris, dans un quartier commerçant et animé et notamment prisé de la communauté kurde. Il y a au moins trois morts et trois blessés selon un dernier bilan de la procureure de Paris lors d’un point presse. Une enquête a été ouverte pour « assassinat », « homicides volontaires » et « violences aggravées ».
>> Coups de feu à Paris : retrouvez les dernières informations dans notre direct
Tout d’abord, du côté de l’exécutif, Emmanuel Macron « suit la situation », indique l’Elysée à franceinfo, tandis que la Première ministre Elisabeth Borne dénonce « un acte odieux ». « Pensées et plein soutien aux victimes de la fusillade mortelle à Paris et à leurs proches », réagit Elisabeth Borne sur Twitter. Elle exprime sa « gratitude envers les policiers et les pompiers ».
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est rendu dans le 10e arrondissement de la capitale. Le ministre a eu « un mot tout particulier pour les Kurdes de France, pour la communauté kurde ». « Nous ne connaissons pas les motivations exactes du tireur qui a été interpellé », a précisé Gérald Darmanin. Il a voulu « manifestement s’en prendre à des étrangers », mais on ignore s’il visait des Kurdes, affirme Gérald Darmanin.
« Paris est à côté » de la communauté kurde « dans ces heures sombres »
« La communauté kurde et, à travers elle tous les Parisiens, a été visée par ces assassinats commis par un militant d’extrême-droite », estime dans un tweet la maire de Paris Anne Hidalgo. Elle rappelle que « les Kurdes où qu’ils résident doivent pouvoir vivre en paix et en sécurité ». « Plus que jamais, Paris est à leurs côtés dans ces heures sombres », ajoute-elle. Rachida Dati, maire Les Républicains du 7e arrondissement de Paris, adresse « sa compassion la plus sincère aux victimes de la terrible fusillade ». Elle salue également « la rapidité et l’efficacité des forces de l’ordre, sans lesquelles le bilan aurait pu être bien plus lourd ». « Je suis évidemment choqué », déclare sur franceinfo le communiste Ian Brossat, maire-adjoint de Paris.
« Je suis très attristé pour l’ensemble des victimes à proximité du centre culturel kurde de la rue d’Enghien. C’est évidement à elles et à eux que je pense aujourd’hui très fort parce que c’est eux qui sont endeuillés et qui ont été très lourdement touchés par cet attentat. »
Ian Brossat, maire-adjoint de Paris
sur franceinfo
Le suspect qui a été interpellé et placé en garde-à-vue est un homme de 69 ans, sorti de prison le 12 décembre, sous contrôle judiciaire. Il y a un an, muni d’un sabre, il s’en était pris à une dizaine de migrants, déjà à Paris. Des faits que rappelle Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste. Cet évènement doit selon lui « réveiller chacun d’entre nous sur le danger que représente l’extrême-droite ». Il ajoute : « Donner une légitimité au racisme, c’est armer les identitaires ».
Un « effroyable attentat »
Dans un tweet, l’ancien candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon évoque sa « tristesse et colère » devant cette attaque qu’il juge « terroriste ». Il rappelle qu’il y a dix ans, trois dirigeants kurdes étaient eux aussi assassinés à Paris. Il appelle à la « protection de nos alliés kurdes ici et là-bas ». La députée La France Insoumise Clémentine Autain parle elle d’un « effroyable attentat ». « L’extrême droite semble avoir encore frappé », estime-t-elle. Elle appelle « le sommet de l’Etat » à prendre au sérieux « cette menace terroriste ». Elle ajoute dans son tweet, ses « pensées émues pour les victimes et pour leurs proches ». Mathilde Panot, députée LFI évoque dans un tweet sa « profonde tristesse et indignation après l’attaque raciste » de cette fin de matinée à Paris. Elle appelle à la garantie de la sécurité des « alliés kurdes ». « L’extrême-droite raciste doit être neutralisée », ajoute-elle à la fin de son tweet.
Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste français, tweete ses pensées aux victimes et sa « solidarité avec la communauté kurde ». Il ajoute son « immense émotion face à ce crime odieux ». « Toute la lumière doit être faite sur le motif et les conditions dans lesquelles son auteur l’a commis », ajoute-il.
« Pensées pour les victimes de la terrible fusillade à Paris. Merci à nos forces de secours engagées sur les lieux », réagit le président des Républicains. Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée parle de « stupeur et d’émotion ». Elle remercie également les forces de l’ordre pour « leur rapide et décisive intervention ». La députée RN envoie ses « pensées » aux « familles des proches frappées par ce terrible drame ».