Coup d’Etat au Niger : selon Paris, seules « les autorités nigériennes légitimes » peuvent dénoncer les accords militaires avec la France

Coup d’Etat au Niger : selon Paris, seules « les autorités nigériennes légitimes » peuvent dénoncer les accords militaires avec la France

4 août 2023 Non Par Doura

 

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Une pancarte hostile à la présence française au Niger lors d'une manifestation à Niamey, le 3 août 2023. (AFP)
Le quai d’Orsay a réagi vendredi à un communiqué des putschistes dénonçant les accords de coopération militaire entre la France et le Niger.

La France a réagi vendredi 4 août à la dénonciation des accords de coopération militaire par les putschistes qui ont renversé le président élu nigérien Mohamed Bazoum. « Le cadre juridique de [la] coopération avec le Niger en matière de défense repose sur des accords qui ont été conclus avec les autorités nigériennes légitimes », a indiqué le ministère français des Affaires étrangères. Ces autorités « sont les seules que la France, comme l’ensemble de la communauté internationale, reconnaît », a-t-elle ajouté, tout en « prenant note » du communiqué de la junte qui dénonce ces accords. Suivez notre direct.

Levée du couvre-feu au Niger. Les militaires qui ont pris le pouvoir ont décidé de lever le couvre-feu instauré le 26 juillet, jour de leur coup d’Etat, selon un décret daté du jeudi 3 août. Cette levée intervient peu avant la fin de l’ultimatum fixé à dimanche par la Cédéao pour rétablir le président Bazoum dans ses fonctions, sous peine d’une intervention militaire.

La Cédéao est partie de Niamey sans avoir rencontré le chef de la junte. Arrivée jeudi à Niamey pour trouver une sortie de crise au Niger, la délégation de pays d’Afrique de l’Ouest est repartie quelques heures plus tard, sans avoir rencontré le chef de la junte, a annoncé l’un de ses membres. Ils devaient initialement « présenter les demandes des dirigeants de la Cédéao » aux putschistes.

« Le Niger est le dernier bastion pour le respect des droits », prévient Bazoum. Le coup d’Etat au Niger pourrait avoir des conséquences « dévastatrices » pour le monde et faire passer la région du Sahel sous « influence » de la Russie, via les mercenaires du groupe Wagner, écrit le président élu Mohamed Bazoum dans une tribune parue jeudi dans le Washington Post. Séquestré depuis que son gouvernement a été renversé le 26 juillet par les putschistes, il prévient : « Dans la région trouble du Sahel, au milieu de mouvements autoritaires qui se sont imposés chez certains de nos voisins, le Niger est le dernier bastion pour le respect des droits ».

Les putschistes mettent en garde la Cédéao. Les militaires auteurs d’un coup d’Etat au Niger ont promis jeudi soir une « riposte immédiate » à « toute agression » de la part d’un pays de la Cédéao, hors Mali et Burkina Faso, membres « amis » suspendus, eux aussi dirigés par des putschistes. Ils ont également dénoncé plusieurs accords militaires conclus avec la France, comme le « stationnement » du détachement français et le « statut » des militaires présents dans le cadre de la lutte antijihadiste.

Francetvinfo.fr