Coup d’État au Niger: les chefs d’état-major de la Cédéao se penchent sur l’option militaire

Coup d’État au Niger: les chefs d’état-major de la Cédéao se penchent sur l’option militaire

2 août 2023 Non Par Doura

Les chefs d’état-major de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se réunissent à partir de ce mercredi à Abuja pour étudier la situation au Niger, pays où un coup d’État a renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023. « L’option militaire est la toute dernière option sur la table, le dernier recours, mais nous devons nous préparer à cette éventualité », a déclaré en ouverture le commissaire de la Cédéao chargé des Affaires politiques et de la Sécurité, Abdel-Fatau Musah.

La réunion des chefs d’état-major de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) commence ce mercredi 2 août à Abuja, capitale du Nigeria. Pendant trois jours, ils vont plancher sur un plan pour une éventuelle intervention militaire au Niger après le coup d’État qui a renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023.

Pour ne pas rater la réunion, certains chefs d’état-major sont arrivés à Abuja par vol spécial. Peu avant le début des travaux, un témoin a entendu le chef d’état-major des armées du Nigeria, le général Christopher Musa, dire : « Si on peut finir la réunion avant même vendredi, on le fera. »

Aucune option arrêtée pour le moment

De source proche de la rencontre, les experts militaires vont trouver sur la table un document : les études lancées il y a bientôt un mois pour mettre sur pied la composante antiterroriste de la force d’attente de la Cédéao. Ils vont y puiser des précieuses informations et dégager la stratégie à adopter sur le terrain pour une éventuelle intervention.

Aucune option n’a été arrêtée pour le moment, mais une source proche de la rencontre explique que, en cas d’intervention, on ne parlerait pas forcément d’un déploiement de grande envergure. Ce pourrait être dans un premier temps des interventions ciblées.

Ensuite, il faudrait dégager les moyens. À ce stade, on parle d’une grande partie du financement qui sera interne. Quant aux hommes mobilisés, le Nigeria serait prêt à fournir la plus grande partie des troupes. Pour le moment, on n’évoque pas de troupes étrangères à la Cédéao, mais une possible coopération internationale en matière de renseignements. Reste la date de l’éventuelle intervention. « Ce sont les politiques qui décideront », confie une source officielle dans l’organisation sous-régionale.

Les premières coupures d’électricité ont été observées ce 2 août 2023 à Niamey et dans les principales villes du pays. Le grand voisin, le Nigeria, qui fournit au Niger près de 70 % de son électricité a suspendu le courant. La société nigérienne d’électricité, la Nigelec, s’est vue obliger de faire tourner à plein régime toutes ses centrales thermiques. Le pays est en délestage. Les 1 500 km de frontières entre le Niger et le Nigeria sont en outre fermés depuis hier après midi également. Plusieurs camions transportant des marchandises sont visibles sur la frontière. Il en est de même du côté du Benin où des centaines de camions sont bloqués à Mallanville.

Selon les informations de RFI, une note du ministère ivoirien du commerce suspend par ailleurs toutes les importations en exportations en provenance et à destination du Niger.

Dans ce contexte, les prix des denrées de première nécessité sont en hausse. Le sac de 26 kg de riz qui se vendait à 11 500 francs CFA est monté à 13 500 voire 14 000 francs CFA. Le sac de maïs de 100 kg se vend à 32 000 francs CFA.

La junte militaire nigérienne a par ailleurs demandé aux différents directeurs des établissements publics de ne plus engager de dépenses en dehors de celles de fonctionnement.

RFI