Le premier entretien téléphonique cette semaine entre Donald Trump et Vladimir Poutine et la volonté affichée d’ouvrir des négociations immédiates sur l’Ukraine a provoqué une onde de choc et fait craindre à Kiev et aux Européens un règlement du conflit à leur détriment.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est entretenu vendredi avec le vice-président américain après avoir réclamé de ses alliés un plan sur le règlement du conflit avant toute négociation avec le chef de l’État russe.
Poutine « trouvera un moyen de rompre » tout « accord », a mis en gardeIoulia Navalnaïa, la veuve de l’opposant russe Alexeï Navalny, après les initiatives prises par Donald Trump sur le conflit ukrainien.
La cheffe de l’opposition bélarusse en exil, Svetlana Tikhanovskaya, a quant à elle insisté sur la nécessité de soutenir l’Ukraine.
« En aidant l’Ukraine, vous aidez toute la région. En mettant l’Ukraine dans une position de force au cours de ces négociations, vous placez également le Bélarus, la Moldavie et d’autres pays dans une position de force », a-t-elle estimé.
Si l’invasion de l’Ukraine se révélait payante pour Moscou, l’opposante juge en revanche que le statu quo dans son pays « perdurera pendant de très nombreuses années ».
Renforcer la sécurité européenne
Le président français Emmanuel Macron a dit avoir assuré à Zelensky vendredi que « les Ukrainiens sont les seuls qui peuvent mener les échanges pour une paix solide et durable » avec la Russie.
« Nous les y aiderons », a-t-il écrit dans un message sur X après s’être entretenu au téléphone avec le président ukrainien. Si Donald Trump « peut vraiment convaincre le président Poutine d’arrêter l’agression contre l’Ukraine, c’est une excellente nouvelle », a-t-il ajouté.
« Nous, Européens, nous aurons à renforcer notre sécurité collective et à devenir plus autonomes. La France jouera pleinement son rôle pour accélérer en ce sens », a encore affirmé Emmanuel Macron.
J.D. Vance à la manœuvre
Volodymyr Zelensky se trouvait vendredi à la Conférence pour la sécurité de Munich où il a rencontré le vice-président américain JD Vance et où il a réclamé de ses alliés un plan sur le règlement du conflit avant toute négociation avec Vladimir Poutine.
« Je rencontrerai les Russes – un seul Russe, Poutine – mais seulement une fois que nous aurons un plan commun avec Trump, avec l’Europe », a-t-il prévenu.
Le premier entretien téléphonique cette semaine entre Donald Trump et Vladimir Poutine et la volonté affichée de forcer des négociations immédiates sur l’Ukraine a provoqué une onde de choc et fait craindre à Kiev et aux Européens un règlement du conflit à leur détriment.
Dans un entretien au Financial Times, Emmanuel Macron avait déjà mis en garde vendredi contre une paix qui reviendrait à une « capitulation » de l’Ukraine et s’était demandé si son homologue russe Vladimir Poutine était « sincèrement » prêt à un cessez-le-feu « durable ».
L’Ukraine aura « peu de chance de survivre »
Volodymyr Zelensky, a affirmé vendredi que Kiev aurait « peu de chance de survivre » sans le soutien de Washington, deux jours après l’onde de choc provoquée par la conversation téléphonique entre le président américain et son homologue russe.
« Nous aurons peu de chance, peu de chance de survivre sans le soutien des États-Unis. Je pense que c’est très important », a affirmé M. Zelensky lors d’une interview avec la chaîne NBC, en marge de la Conférence de Munich.