Commissariat attaqué, émeutes à Bruxelles : ce qu’on sait des violences en marge de Belgique-Maroc

Commissariat attaqué, émeutes à Bruxelles : ce qu’on sait des violences en marge de Belgique-Maroc

28 novembre 2022 Non Par LA RÉDACTION

Pendant le match de la Belgique contre le Maroc, dimanche 27 novembre 2022, dans le cadre de la Coupe du monde, des émeutes ont éclaté dans le centre-ville de Bruxelles. La police a procédé à une dizaine d’arrestations administratives et à une arrestation judiciaire. D’autres violences urbaines ont eu lieu dans plusieurs villes du pays.

La capitale de l’Europe s’est réveillée sonnée ce lundi 28 novembre 2022. Alors que le match de la Belgique contre le Maroc touchait à sa fin, des supporters des Lions de l’Atlas ont mis Bruxelles sens dessus dessous.

Sur les réseaux sociaux, les images de véhicules incendiés, de mobilier urbain détruit et de heurts avec la police ont afflué avant même la fin du match. La police est rapidement intervenue, ayant recours à l’arroseuse et au gaz lacrymogène.

La classe politique s’est indignée le jour même, avec le Premier ministre Alexander De Croo en tête : « Le football devrait être une fête. La violence est inappropriée dans de telles circonstances », a-t-il déploré, de retour d’Ukraine pour commémorer le 90e anniversaire de la Grande Famine de 1932-1933.

Le bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close (PS), a très rapidement fustigé les incidents. « Je réitère ma plus ferme condamnation envers ces voyous qui veulent s’en prendre à notre capitale », a-t-il écrit, ce dimanche soir, sur Twitter. « Ils trouveront toujours la police de Bruxelles face à eux pour les empêcher de nuire. »

 

Pétards, feux d’artifice et voitures dégradées

En marge du match Belgique-Maroc au Qatar, un attroupement s’est formé dans le centre de Bruxelles. Des dizaines de jeunes se sont retrouvés, certains avec un drapeau marocain sur le dos.

Tout a basculé après l’arbitre a annulé le premier but de Ziyech et la tension est montée encore un peu plus au début de la deuxième mi-temps. Selon la RTBF , « quelque 150 jeunes présents entre la Bourse et la gare du Midi se sont énervés. Le feu a été bouté à une poubelle, des pétards et des feux d’artifice ont été tirés. »

Une tension est encore montée d’un cran ensuite, les jeunes s’en prenant aux véhicules qu’ils croisaient. « Une voiture de location vide a été abîmée et projetée contre d’autres véhicules. Peu après, une première autopompe est intervenue pour disperser les jeunes. Police et jeunes se sont affrontés pendant quelques minutes », précise la RTBF.

Selon un communiqué de la police, un journaliste a été blessé au visage par des feux d’artifice. Ce qui a notamment motivé les forces de l’ordre à « procéder à une intervention, avec déploiement de l’arroseuse et du gaz lacrymogène ».

La situation est revenue à la normale en milieu de soirée.

Une équipe de la RTBF agressée

Plusieurs équipes de la RTBF présentes pour couvrir les débordements ont été insultées et malmenées à plusieurs reprises alors qu’elles couvraient les violences en cours. « Plusieurs supporters de l’équipe marocaine sont par ailleurs allés spontanément soutenir les équipes, prenant leur distance par rapport aux casseurs et condamnant leurs agissements », a précisé le média.

Une fois les faits connus, les membres du comité exécutif de l’entreprise publique ont réagi : « Toute agression de membre de nos équipes présent sur le terrain sera poursuivie et fera l’objet d’une plainte en justice. Le relais de ce qui se passe ici ou ailleurs par nos journalistes et nos équipes est au cœur de notre mission d’information. Il doit pouvoir se mener en toute indépendance, élément clé de nos démocraties. Leur travail doit être respecté et plus que tout, l’intégrité de leur personne ».

Une dizaine d’arrestations

Selon un premier bilan, la police a procédé à une dizaine d’arrestations administratives et à une arrestation judiciaire après ces émeutes.

 

La ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden, a annoncé sur Twitter que tous les moyens seraient mis en œuvre pour identifier les émeutiers et procéder à d’autres arrestations.

Un commissariat attaqué à Liège

La capitale n’a pas été la seule ville touchée par des violences en marge du match. La police a dû intervenir aussi à Schaerbeek, Liège et Anvers. Une dizaine de personnes ont été arrêtées dans cette dernière.

Une cinquantaine de personnes ont également attaqué le commissariat de Droixhe, à Liège, en fin de journée. Des vitres ont été brisées et des feux de véhicules de service ont été abîmés.

« Une douloureuse défaite » pour la communauté marocaine

Ce lundi 28 novembre 2022, les émeutes de la veille étaient à la Une de nombreux quotidiens belges, à l’image du journal Het Nieuwsblad. Il titre : « Le Maroc gagne sur le terrain, mais perd lourdement en dehors Bruxelles et Anvers se déchaînent après le match » écrit le canard. « Oui, le Maroc a gagné le match. Mais l’image de la communauté marocaine a subi une douloureuse défaite. »

 

Ouest France