Burkina: l’ex-dirigeant Damiba critique l’«aveuglement» de son tombeur Ibrahim Traoré, selon «Jeune Afrique»

Burkina: l’ex-dirigeant Damiba critique l’«aveuglement» de son tombeur Ibrahim Traoré, selon «Jeune Afrique»

19 juillet 2024 Non Par LA RÉDACTION

 

Selon Jeune Afrique, Paul-Henri Sandaogo Damiba, président de la transition burkinabè durant quelques mois en 2022, a adressé un courrier à son successeur, l’actuel chef de l’État Ibrahim Traoré. S’inquiètant de la situation sécuritaire du Burkina Faso, Paul-Henri Sandaogo Damiba plaide pour l’adoption de mesures urgentes, afin d’éviter que le Burkina ne plonge « dans une catastrophe sans précédent ».

Dans un contexte de contestation généralisée au Burkina Faso, l’ancien président de la transition burkinabè, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a rédigé une lettre à destination du capitaine Ibrahim Traoré, qui l’a renversé fin septembre 2022. Dans cette missive retranscrite par Jeune Afrique et datée du 1er Juillet, Damiba plaide pour l’adoption de mesures urgentes, afin d’éviter que le Burkina ne plonge « dans une catastrophe sans précédent ».

La situation s’est dégradée au Burkina Faso, et c’est une réalité « amère » que décrit l’ancien président de transition dans cette lettre, qui aurait été transmise au capitaine Ibrahim Traoré par l’intermédiaire des autorités togolaises. « Je ne veux pas, je ne dois pas garder le silence face […] à la situation de mon cher pays », retranscrit Jeune Afrique. Paul-Henri Sandaogo Damiba évoque notamment « l’échec de la stratégie du tout militaire » et un certain « aveuglement » de la part de celui qui l’a renversé.

« Violations des droits civils élémentaires »

Dans les extraits cités par Jeune Afrique, l’ex-putschiste regrette « les exactions contre les civils, [les] attaques multiples contre les cantonnements et les bivouacs de l’ensemble des forces engagées », mais aussi « les violations des droits civils élémentaires qui sont en cours à l’encontre des personnes civiles et militaires poursuivies et opprimées » au Burkina Faso, selon lui.

Plusieurs personnalités critiques du régime sont portées disparues dans le pays, où l’on assiste à un recul de la liberté d’expression et de la liberté de la presse. Cela alors que la société civile se montre de plus en plus inquiète quant à la situation sécuritaire au Burkina Faso.

Le capitaine Ibrahim Traoré est arrivé au pouvoir à la tête d’un régime en septembre 2022 après un coup d’État contre Paul-Henri Sandaogo Damiba. Ce dernier était lui-même auteur d’un putsch en janvier 2022 contre l’ancien-président Roch Marc Christian Kaboré.

Rfi