Burkina Faso : suspension de Radio Oméga suite à des « propos injurieux » sur la junte au Niger

Burkina Faso : suspension de Radio Oméga suite à des « propos injurieux » sur la junte au Niger

11 août 2023 Non Par Doura

Le gouvernement de transition au Burkina Faso a décidé de suspendre « jusqu’à nouvel ordre » la diffusion de Radio Oméga, l’une des plus écoutées du pays. La décision intervient après la diffusion, jeudi 10 août, d’un entretien « émaillé de propos injurieux à l’encontre des nouvelles autorités nigériennes.« 

Le gouvernement « assume en toute responsabilité la décision de suspendre dès ce jeudi 10 août et ce jusqu’à nouvel ordre, la diffusion des programmes de Radio Oméga au nom de l’intérêt supérieur de la Nation« , indique le ministre de la Communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, dans un communiqué.

La radio Oméga, filiale du groupe Oméga médias, compte également une chaîne de télévision. Elle est la propriété du journaliste et ancien ministre des Affaires Étrangères, Alpha Barry. Elle a cessé d’émettre après la diffusion du communiqué.

Cette décision fait suite à la diffusion sur Radio Oméga d’un entretien, lors de l’émission « L’invité de la rédaction », avec le porte-parole d’un mouvement récemment créé au Niger. Celui-ci souhaite rétablir le président Mohamed Bazoum, renversé par un putsch le 26 juillet dernier.

Dans cette interview, Ousmane Abdoul Moumouni aurait tenu des « propos injurieux à l’encontre des nouvelles autorités nigériennes« , selon le ministre, par ailleurs porte-parole du gouvernement burkinabè.

Selon le gouvernement burkinabè, l’organisation d’Ousmane Abdoul Moumouni « milite clairement pour la violence et la guerre contre le peuple souverain du Niger » et la volonté de son mouvement est de remettre au pouvoir par « tous les moyens » le président Bazoum.

Soutien affiché

Les autorités de transition du Burkina Faso, arrivées au pouvoir par un coup d’État en septembre 2022, ont très rapidement affiché leur solidarité aux militaires qui ont pris le pouvoir au Niger. Elles ont notamment affirmé que toute intervention militaire contre le Niger serait considérée comme une « déclaration de guerre » à leur encontre.

Plusieurs médias ont été suspendus au Burkina ces derniers mois, dont LCIRFI et France 24. Début avril, les correspondantes de Libération et du Monde ont été expulsées.

AFP