Burkina Faso: incertitudes après un tir d’obus ce mercredi, les soldats appelés à regagner leur détachement
14 juin 2024
Au Burkina Faso, la situation reste confuse depuis le tir d’obus qui a occasionné des blessés et des dégâts matériels dans la cour de la télévision publique ce mercredi 12 juin, à l’heure du conseil de ministres. Les Burkinabè se posent toujours des questions sur ce qui s’est réellement passé. Des hélicoptères avaient survolé la zone une bonne partie de la soirée et. De plus, dans une note ce jeudi 13 juin, le chef d’état-major général des armées a sonné l’alerte et a demandé que tous les soldats regagnent leur détachement pour se préparer à faire face à toute attaque.
Au Burkina Faso, dans son alerte, le général Célestin Simporé instruit les chefs de détachements d’intégrer les soldats dans le dispositif des volontaires pour la défense de la patrie et de maintenir « une force d’intervention rapide » pour se défendre et riposter en cas d’attaque. Suite à cette note, tous les soldats ont regagné leur caserne.
Selon une source sécuritaire, cette alerte est liée à la « situation interne » car « cela ne va pas », dit-il, faisant référence aux tirs entendus mercredi après-midi dans la cour de la télévision publique, présentés comme un « incident », malgré des blessés et plusieurs véhicules très endommagés.
Dans un autre communiqué publié ce jeudi, l’état-major a dénoncé un faux texte diffusé sur les réseaux sociaux : « une réplique grotesque de la page Facebook de l’état-major général des armées dans le but de manipuler l’opinion publique à travers de fausses informations » est-il écrit.
Dans le même temps, l’armée acheminait des renforts à Dori, dans la région du Sahel, dans le nord-est du pays : « Ils sont chargés de progresser vers Mansila » nous confie une source sécuritaire. « Il y a un désastre là-bas. La base est entièrement tombée » confie la même source.
Les informations qui reviennent aux équipes de RFI indiquent en effet que le Jnim, lié à al-Qaïda, a pris cette semaine le contrôle de la commune de Mansila, tout près de la frontière avec le Niger et les jihadistes s’y sont installés, une première dans la zone selon les témoignages des habitants.
Depuis cette attaque, l’armée burkinabè n’a plus de nouvelles du détachement militaire qui s’y trouvait et reste sans nouvelles d’une centaine de ses soldats, à cette heure.
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Toujours selon les sources de RFI, au moins cinq hélicoptères des Forces de défense et de sécurité ont atterri dans la ville de Dori, située environ 150 kilomètres plus loin.
Réapparition d’Ibrahim Traoré dans les médias burkinabè
À Ouagadougou, la capitale, le climat était calme ce vendredi à la mi-journée. Le capitaine Ibrahim Traoré s’est affiché dans les médias burkinabè dans un reportage où il fait don de son sang, à l’occasion de la Journée mondiale du donneur de sang, ce 14 juin 2024. Un réapparition depuis les deux détonations au moins qui ont retenti il y a dans la cour de la RTB, mercredi.
Des images et vidéos obtenues par RFI montrent plusieurs véhicules garés sur le site avec des impacts qui ressemblent fortement aux effets de l’explosion de grenades.
Une source sécuritaire a confié à RFI que ces événements sont liés à la « situation interne », car « cela ne va pas » actuellement.