Birmanie : l’ONU condamne la sanglante attaque d’un village attribuée à la junte militaire

Birmanie : l’ONU condamne la sanglante attaque d’un village attribuée à la junte militaire

12 avril 2023 Non Par LA RÉDACTION

Selon les Nations unies, cette attaque aérienne visant un village d’une zone rebelle pourrait avoir fait une centaine de victimes, dont « des enfants qui dansaient » lors de l’inauguration d’un bâtiment.
Un village a été visé par une frappe aérienne attribuée par l'ONU à la junte birmane, le 11 avril 2023, dans le district de Kantbalu (Birmanie). (AP/SIPA)

Que s’est-il passé à Pazi Gyi ? Les Nations Unies ont condamné, mardi 11 avril, une attaque aérienne attribuée à la junte birmane contre ce village d’une zone tenue par des rebelles, qui aurait fait des dizaines de morts. Visant explicitement « les forces armées de Birmanie », le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres « demande que les responsables répondent de leurs actes », selon son porte-parole.

Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Turk, s’est dit « horrifié » après cette attaque. « Il semble que des enfants qui dansaient, ainsi que d’autres civils, lors de la cérémonie d’ouverture d’un centre du village de Pazi Gyi, dans le district de Kanbalu, fassent partie des victimes », a-t-il avancé. Le responsable onusien a décrit comment « un hélicoptère de combat aurait ensuite tiré sur ceux qui fuyaient la salle ».

Une centaine de morts, selon des témoins

Volker Turk a fait état d’informations selon lesquelles une centaine de villageois auraient été tués dans ces frappes, survenues tôt mardi matin dans la région de Sagaing, un bastion de l’opposition dans le centre du pays. Des témoins contactés par l’AFP ont également fait état d’une centaine de morts. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux (dont l’AFP n’a pu confirmer l’authenticité) montrent des corps éparpillés dans les ruines de maisons.

Le responsable onusien a accusé l’armée birmane d’avoir ignoré « les obligations juridiques claires (…) de protéger les civils dans la conduite des hostilités » et d’avoir fait preuve d’un « mépris flagrant pour les règles du droit international qui s’y rapportent ». Le Gouvernement d’unité nationale, un organe fondé par d’anciens députés du parti d’Aung San Suu Kyi, pour beaucoup en exil, a dénoncé un « nouvel exemple de l’usage aveugle de la force extrême contre des civils innocents ».

La Birmanie est plongée dans le chaos depuis que les militaires ont pris le pouvoir à la suite d’un coup d’Etat il y a deux ans. La région de Sagaing, proche de Mandalay, la deuxième ville du pays, oppose une farouche résistance à la junte, et d’intenses combats s’y déroulent depuis des mois.