Bande de Gaza : CNN montre « l’horreur de la guerre moderne » dans un reportage réalisé sans supervision de l’armée israélienne

Bande de Gaza : CNN montre « l’horreur de la guerre moderne » dans un reportage réalisé sans supervision de l’armée israélienne

15 décembre 2023 Non Par Doura

La journaliste Clarissa Ward est parvenue à rentrer dans l’enclave palestinienne, visitant notamment un hôpital. Une expérience « effrayante » et « déchirante », a-t-elle témoigné.
Article rédigé pa
Des bâtiments bombardés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 décembre 2023. (ABED RAHIM KHATIB / ANADOLU / AFP)

Une équipe de CNN est parvenue à entrer dans la bande de Gaza sans être accompagnée par l’armée israélienne. La chaîne américaine, premier média occidental à diffuser un reportage indépendant sur la situation dans l’enclave palestinienne, a dévoilé les images jeudi 14 décembre. Elles donnent à voir l’ampleur du désastre, « l’horreur de la guerre moderne », comme le décrit la journaliste Clarissa Ward, évoquant une expérience « effrayante » et « déchirante ».

Malgré les pressions américaines pour réduire l’intensité des frappes et protéger les civils, Israël pilonne sans relâche la bande de Gaza depuis l’attaque terroriste du 7 octobre sur son sol, qui, affirme l’Etat hébreu, a fait environ 1 200 morts. Pour sa part, le ministère de la Santé du Hamas assure que 18 787 personnes (qui seraient à 70% des femmes, des enfants et des adolescents) ont été tuées dans l’enclave palestinienne.

C’est dans le sud du territoire, où de nombreux Gazaouis se sont réfugiés, que Clarissa Ward et ses collègues Scott McWhinnie et Brent Swails ont pu se rendre. « Malgré les bombardements intenses, les gens errent dehors comme des zombies – essayant peut-être de réfléchir à leur vie, peut-être n’ayant rien d’autre à faire », rapporte CNN, décrivant les bâtiments soufflés, les files d’attente devant une boulangerie, et l’eau stagnante dans les rues où le froid de décembre s’installe.

 

 

La journaliste, coutumière des terrains de guerre, est allée filmer avec son équipe la situation dans un hôpital de campagne à Rafah, près de la frontière égyptienne, mis en place par le gouvernement des Emirats arabes unis. La détonation d’une frappe aérienne retentit pendant le reportage. « Cela arrive au moins 20 fois par jour », témoigne le directeur médical de l’hôpital, Abdallah al-Naqbi. Clarissa Ward ne masque pas son émotion lorsqu’elle rencontre une petite fille de 8 ans grièvement blessée dans un bombardement, le bassin fracturé, aux côtés de sa mère en larmes. Elle passe également quelques minutes avec un orphelin âgé de 20 mois, défiguré à la suite d’une frappe israélienne.

 

 

La reporter s’arrête ensuite au chevet d’une patiente âgée de 20 ans, qui étudiait l’ingénierie à l’université avant le début de la guerre. Elle a été amputée d’une jambe. « Le monde ne nous écoute pas. Personne ne se soucie de nous, raconte la jeune fille. Nous mourons depuis plus de soixante jours, à cause des bombardements, et personne n’a rien fait. »