Au Niger, au moins 17 soldats tués près du Burkina Faso

Au Niger, au moins 17 soldats tués près du Burkina Faso

16 août 2023 Non Par Doura

Cette attaque, qui a eu lieu dans la zone dite des « trois frontières » entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, est la plus meurtrière depuis le coup d’État qui a renversé Mohamed Bazoum fin juillet.

Le général Abdourahamane Tiani est apparu à la télévision nationale, vendredi 28 juillet 2023 à la mi-journée, pour officialiser sa prise de pouvoir. © DR / Capture d’écran RTN

 

Mardi 15 août en début d’après-midi, « un détachement des Forces armées nigériennes (FAN), en mouvement entre Boni et Torodi, a été victime d’une embuscade terroriste aux abords de la localité de Koutougou », selon un communiqué du ministère publié dans la soirée. « Le bilan provisoire » est de 17 soldats tués et de 20 blessés dont six graves, « tous évacués à Niamey », ajoute-t-il, précisant qu’une « opération de ratissage est toujours en cours ».

 

 

L’armée affirme que du côté des assaillants, « deux colonnes de plus d’une cinquantaine de motos chacune [ont été] détruites, soit plus d’une centaine de terroristes neutralisés au cours de leur repli ». La localité de Koutougou se trouve près de la frontière du Burkina Faso, dans la région de Tillabéri, dans la zone dite des « trois frontières » entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali.

POUR LA PREMIÈRE FOIS, LE NOUVEAU PREMIER MINISTRE NIGÉRIEN A INDIQUÉ QUE SON PAYS ÉTAIT ENGAGÉ « DANS UN PROCESSUS DE TRANSITION »

Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière connue depuis le coup d’État du 26 juillet au Niger, qui a renversé le président Mohamed Bazoum. Les militaires qui ont pris le pouvoir, avec à leur tête le général Abdourahamane Tiani, avaient principalement mis en avant « la dégradation de la situation sécuritaire » pour justifier leur coup de force.

La voie de la diplomatie privilégiée

Cette attaque survient également avant une réunion militaire cruciale de la Cedeao ce jeudi au Ghana. L’organisation doit se pencher sur les modalités d’une possible intervention armée pour restaurer l’ordre constitutionnel. Si l’option militaire reste sur la table pour rétablir dans ses fonctions le président renversé, la voie du dialogue et de la diplomatie avec le régime militaire au pouvoir à Niamey semble néanmoins privilégiée. Les appels à une résolution pacifique de cette crise se sont multipliés ces derniers jours, y compris chez certains partenaires occidentaux comme les États-Unis.

Le nouveau régime nigérien se cherche aussi des alliés dans la région. Mardi, le nouveau Premier ministre nommé par les militaires à Niamey, Ali Mahaman Lamine Zeine, s’est rendu à N’Djamena où il a été reçu par le président Mahamat Idriss Deby Itno. Le Tchad avait indiqué la semaine dernière qu’il ne participerait à aucune intervention militaire aux côtés de la Cedeao.

Exprimant sa « fraternité » au nom du général Abdourahamane Tiani, Ali Mahaman Lamine Zeine a souhaité « renouveler le sentiment de bon voisinage » entre les deux pays, insistant toutefois sur « l’indépendance » du Niger. Pour la première fois, il a indiqué que son pays était « dans un processus de transition », se gardant toutefois d’en préciser la durée ou d’évoquer d’éventuelles élections pour un retour à l’ordre constitutionnel.

(Avec AFP