Au Mali, l’appel au oui d’Assimi Goïta, le « Monsieur Non »

Au Mali, l’appel au oui d’Assimi Goïta, le « Monsieur Non »

18 juin 2023 Non Par LA RÉDACTION

Assimi Goïta, le 7 juin 2021

Assimi Goïta, le 7 juin 2021© CHINE NOUVELLE/SIPA

D’ordinaire secret, Assimi Goïta a fendu l’armure ces derniers jours, donnant même un meeting à Ségou, dans le centre du Mali. Le colonel putschiste de 40 ans, dont l’intransigeance lui a valu le surnom de « ­Monsieur Non », y a exhorté ses concitoyens à approuver la nouvelle Constitution proposée par référendum ce dimanche. Signe que le résultat de ce vote, qui pourrait ne pas se tenir dans les régions où pèse la pression djihadiste, est crucial pour le président de la transition.

La victoire du oui paraît n’être qu’une formalité même si les ex-rebelles du Nord, qui s’estiment lésés par le texte, ou certains mouvements religieux qui tiquent sur le maintien de la notion de laïcité s’élèvent contre ce projet.

Amnistie pour les auteurs de coups d’État

En face, les colonels affirment que cette étape est un élément clé de leur chantier de réformes. La nouvelle loi fondamentale sanctuariserait aussi la « souveraineté du Mali », que des « ennemis » menaceraient. Comprendre les troupes de l’ONU, dont « le départ sans délai » du Mali a été demandé vendredi, mais aussi Paris, avec qui le divorce s’accentuerait puisque le français, aujourd’hui langue officielle, deviendrait une simple langue de travail.

Le texte prévoit surtout une amnistie pour les auteurs de coup d’État tout en renforçant les prérogatives du chef de l’État. De quoi attiser les ambitions de Goïta pour la présidentielle, prévue début 2024.

JDD