Au Burkina Faso, nouvelles suspensions de sites d’information étrangers

Au Burkina Faso, nouvelles suspensions de sites d’information étrangers

29 avril 2024 Non Par LA RÉDACTION

 

 

Le Conseil supérieur de la communication a décidé de suspendre plusieurs médias étrangers qui ont repris le contenu d’un rapport de Human Rights Watch (HRW) accusant l’armée burkinabè d’exactions dans sa lutte contre les groupes jihadistes.

Manifestation contre les restrictions imposées à la diffusion en direct d’émissions radiophoniques politiques devant le Conseil Supérieur de la Communication à Ouagadougou, le 27 mai 2015. © AHMED OUOBA/AFP
Manifestation contre les restrictions imposées à la diffusion en direct d’émissions radiophoniques politiques devant le Conseil Supérieur de la Communication à Ouagadougou, le 27 mai 2015. © AHMED OUOBA/AFP

Après la BBC et Voice of America, le Burkina Faso a décidé de suspendre la télévision francophone TV5 Monde pour deux semaines, ainsi que plusieurs sites d’information étrangers « jusqu’à nouvel ordre ». Tous sont accusés d’avoir diffusé un rapport accusant l’armée de tueries.

Le Conseil supérieur de la communication (CSC) a décidé de la « suspension de l’accès aux sites de TV5 Monde, Deutsche Welle, Ouest-France, Le Monde.fr, Apanews, The Guardian, et AgenceEcofin à partir du territoire burkinabè et ce jusqu’à nouvel ordre ». Cette nouvelle série de suspensions intervient deux jours après celle des radios britannique et américaine BBC et Voice of America (VOA), pour une durée de deux semaines.

Comme pour ces deux médias, le CSC justifie les nouvelles suspensions par la diffusion du contenu d’un rapport de Human Rights Watch (HRW) publié jeudi et accusant l’armée burkinabè, aux prises avec les groupes armés jihadistes, d’avoir « exécuté au moins 223 civils dont au moins 56 enfants, dans deux villages le 25 février ».

« Dessein inavoué de jeter le discrédit sur nos forces »

Le CSC affirme avoir « décelé dans les contenus publiés sur ces différents supports, des déclarations péremptoires et tendancieuses contre l’armée burkinabè, sans précaution aucune », ce qui « constitue une désinformation de nature à porter le discrédit sur l’armée burkinabè ».

Dans un communiqué publié le 27 avril concernant le rapport de HRW, le ministre burkinabè de la Communication Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a indiqué que « le Burkina Faso rejette et condamne fermement de telles accusations infondées ». « Les tueries de Nodin et de Soro ont donné lieu à l’ouverture d’une enquête judiciaire » ajoute-t-il, en s’étonnant que « pendant que cette enquête est en cours pour élucider les faits et identifier leurs auteurs, HRW ait pu, par une imagination débordante, identifier ‘les coupables’ et prononcer son verdict ».

Ouédraogo estime que « la campagne médiatique orchestrée autour de ces accusations démontre à souhait le dessein inavoué de ces auteurs qui est de jeter le discrédit sur nos forces combattantes engagées sur le champ d’honneur, au péril de leur vie, dans la sécurisation du territoire ainsi que la protection des populations et de leurs biens contre les attaques terroristes ». Les forces armées ne peuvent être « dans le même temps auteurs d’actes ignobles tels ceux allégués envers ces mêmes populations », affirme-t-il.

AFP