Attaque de la prison centrale de Conakry en Guinée, nouvelle polémique sur le rôle de l’armée

Attaque de la prison centrale de Conakry en Guinée, nouvelle polémique sur le rôle de l’armée

12 novembre 2023 Non Par Doura

En Guinée, une semaine après l’attaque de la prison centrale de Conakry, une nouvelle vidéo a fuité sur les réseaux sociaux. Captée par une caméra de surveillance, près de l’hôpital Donka, elle montre un échange de coups de feu intense entre le commando et les forces de sécurité guinéennes.

Des images, sans son, mais d’une extrême violence, un pick-up des forces de sécurité guinéennes fait demi-tour sous un feu nourri. Un passant témoin de la scène : « Ça, c’est la rencontre de deux véhicules et aussitôt, les tirs ont commencé de part et d’autre. Pendant environ une à deux minutes, il y a eu des tirs ». Ce passant était au carrefour à l’angle de l’autoroute Fidel-Castro et de la mosquée Fayçal.

« Deux groupes »

Il a dans son téléphone une vidéo inédite de la fusillade : « Il y avait principalement deux groupes, deux véhicules. Les deux pick-up se faisaient face et les tirs ont commencé d’un côté. Ils étaient habillés en tenue militaire régulière. De l’autre côté, ils avaient aussi la tenue mais ils étaient un peu cagoulés, camouflés. J’ai remarqué qu’ils portaient des gris-gris ». Les Guinéens ont largement commenté l’enregistrement de la caméra de surveillance alors que sur les images les forces de sécurité battent en retraite, deux camps s’opposent : ceux qui dénoncent leur manque de résistance et ceux qui estiment qu’ils ont ainsi évité un bain de sang.

Réalité nuancée

La réalité est plus nuancée, selon notre témoin : « Vous voyez, là il y a déjà un homme à terre. Si vous avez déjà un homme à terre, vous devez le récupérer pour voir s’il est mort ou pas ? Il fallait se mettre à l’abri et voilà. C’est ce que j’ai compris ». Ici, la majorité des habitants refuse de répondre à nos questions. Un climat de méfiance s’est installé, explique un jeune, depuis notamment l’arrestation de deux personnes dans le quartier.

RFI