Attaque de la prison centrale : 78 militaires, gendarmes et agents pénitenciers radiés des effectifs de l’armée
6 novembre 2023Les enquêtes ouvertes après la tentative d’évasion de la maison centrale qui a fait selon un bilan provisoire de 9 morts . Le gouvernement s’engage à faire toute la lumière sur ces évènements .
Pour l’heure les colonels Claude Pivi, Moussa Tiègboro Camara et Blaise Gomou sont radiés des effectifs de l’armée guinéenne ainsi que 75 militaires, gendarmes et agents pénitenciers soupçonnés de complicité.
Sanctions et radiations dans l’armée
Selon le gouvernement guinéen, ce sont des bérets rouges, des militaires du Bataillon autonome des troupes aéroportées (Bata) postés devant la maison centrale de Conakry, qui ont ouvert le portail aux hommes venus exfiltrer Claude Pivi, Moussa Dadis Camara et deux autres accusés du massacre du 28 septembre 2009. Des preuves vidéos sont remontées jusqu’aux autorités.
En conséquence, un décret pris ce dimanche décide de la radiation des effectifs de toutes les personnes identifiées formellement; des militaires du Bata qui étaient en faction sur place, de la garde républicaine du camp de Camayenne qui devaient surveiller le tronçon de route, mais aussi des gendarmes, des agents pénitenciers…
Autre décision : la prison passe sous un régime de sécurité renforcée, mais le gouvernement dit ne pas craindre de déstabilisation
Claude Pivi toujours en fuite
Par ailleurs, la recherche de Claude Pivi se poursuit, c’est son fils Verny Pivi, qui aurait mené le commando. Radié de l’armée pour des faits de banditisme en 2012, il était recherché par les autorités depuis le début de l’année, en particulier dans la région de Nzérékoré en Guinée forestière. Il était déjà suspecté de préparer l’évasion de son père.
Claude Pivi, dit Coplan, est un militaire de carrière originaire de la Guinée forestière, ministre de la Sécurité de la junte, « bras armé » du CNDD et homme clé de l’appareil militaire de Moussa Dadis Camara. Il est un des principaux mis en cause dans le massacre du 28 septembre 2009. S’il a toujours nié sa présence au stade ce jour-là, son inculpation, en juin 2013, a été considérée comme une étape importante par les représentants des victimes. Il est d’ailleurs cité dans l’enquête des Nations unies et a longtemps été dans le viseur de la Cour pénale internationale.
Il était pourtant resté libre jusqu’en septembre 2022 et son placement en détention quelques jours avant le début du procès. Poursuivi pour meurtres, viols, tortures, pillages, il a toujours plaidé non coupable et lors de son audition, il y a tout juste un an, il a chargé l’ancien aide de camp de Moussa Dadis Camara, Aboubacar Diakité, dit « Toumba ».
Avec RFI