Le procès opposant la société ABC à Ahmed Kanté a connu un nouveau tournant ce lundi, avec des révélations qui remettent en question la défense de ce dernier. Devant le tribunal, la partie civile, représentée par M. Alexandre Zotov, a poursuivi son témoignage, mettant en lumière des liens jusqu’ici niés entre M. Kanté et le projet en question.
Des liens avérés entre Ahmed Kanté et Alexandre Zotov
Dès l’ouverture de l’affaire, la défense de M. Kanté a toujours affirmé qu’il n’avait aucun lien avec Alexandre Zotov et la société ABC. Pourtant, l’audience du jour semble contredire cette position. En effet, une déclaration issue même des avocats de M. Kanté a confirmé que ce dernier s’était rendu en Chine aux côtés d’Alexandre Zotov, Philippe Rogers et Claude Lorsy, pour la signature d’un accord de partenariat. Cet accord, conclu entre ABC et la société SD Mining, portait sur le financement du projet et garantissait la transition vers la phase d’exploitation.
Par ailleurs, des documents fournis à la cour montrent que M. Kanté aurait utilisé des données confidentielles du projet à des fins personnelles. Une question demeure alors : de quel droit a-t-il pu accéder à ces informations s’il n’avait aucun lien avec le projet ?
Un changement de stratégie de la défense
Face à ces éléments accablants, la stratégie de défense de M. Kanté semble avoir évolué. Il ne nie plus son implication, mais avance désormais un autre argument : celui d’une intervention nécessaire pour sauver un projet en difficulté financière. Or, les documents du dossier prouvent que l’accord signé en Chine réglait déjà ces aspects financiers.
De plus, il apparaît que la société SD Mining, mentionnée par M. Kanté comme étant son partenaire, avait en réalité déjà signé un accord de financement avec ABC. La question se pose alors : pourquoi M. Kanté a-t-il utilisé le même partenaire pour tenter de s’imposer dans le projet ?
Des parts d’action sans justification d’investissement
Autre élément troublant soulevé lors de l’audience : la manière dont M. Kanté aurait obtenu 58 % des parts du projet, sans pouvoir justifier d’un quelconque investissement. En février 2019, un pacte de partenariat avait déjà attribué 42 % des parts à SD Mining, en contrepartie d’un apport financier de 36 millions de dollars. Pourtant, en mars 2019, M. Kanté, via une société nouvellement créée dans l’urgence, aurait revendiqué une majorité des parts sans en expliquer l’origine.
Un refus catégorique de s’exprimer
Malgré l’importance des révélations, le camp Kanté a refusé toute interview aux journalistes présents au tribunal. Pire, ses représentants ont interdit toute prise d’images, menaçant de recourir à la loi en cas de non-respect de cette interdiction.
Alors que le procès se poursuit, de nombreuses interrogations restent en suspens. Les prochaines audiences devraient permettre d’éclaircir davantage le rôle joué par M. Ahmed Kanté et cie dans cette affaire aux enjeux financiers considérables.
O.TB