4 façons d’immigrer légalement en Europe et la liste des pays encore ouverts aux migrants

4 façons d’immigrer légalement en Europe et la liste des pays encore ouverts aux migrants

23 juillet 2024 Non Par Doura

Un drapeau de l'Union européenne et des pas de deux personnes

CRÉDIT PHOTO,GETTY IMAGES

« Je veux aller en Europe, mais pas à n’importe quel prix », nous signale Abdel K. rencontré dans une agence de voyage à Dakar. Cela fait plus d’une semaine que ce dernier, selon ses confidences, est en discussion avec l’agence qu’il sollicite pour une demande de visa. Il veut donc continuer ses études en France.

A quelques kilomètres de cette agence, dans un supermarché (toujours à Dakar), c’est Houessou A., Béninois, la quarantaine, qui s’ouvre à nous. Il est en vacances avec sa famille dans la capitale sénégalaise, en provenance de la Belgique. Il a quitté la terre de ses ancêtres en 2010 après l’obtention de son diplôme pour aller travailler en Belgique.

« J’ai pu prendre un visa à l’époque grâce à un permis de travail que j’ai réussi à obtenir. Aujourd’hui je vis tranquillement dans mon pays d’accueil avec ma petite famille. Nous venons chaque deux ans en vacances soit à Cotonou, soit ici à Dakar où j’ai fait une partie de mes études », confie-t-il.

Comme ce dernier, nombreux sont ces jeunes, africains et autres, qui rêvent d’immigrer en Europe. Certains travaillent pour la réalisation de ce rêve de manière légale, pendant que d’autres cherchent des raccourcis, et donc tombe dans l’illégalité. Parmi ces derniers, ceux qui ont déjà tenté à maintes reprises d’avoir le visa, légalement.

Depuis des décennies, l’Europe a toujours été une terre d’immigration. Elle attire les migrants grâce à sa relative prospérité économique et la stabilité politique qu’on y observe. Si la pandémie Covid-19 a freiné un peu le flux migratoire en 2020 et 2021, la tendance a repris à la hausse ces dernières années.

« L’Union Européenne a adopté quelques directives en matière d’immigration légale », selon Adama Mbengue, président de l’Action pour les droits humains et l’amitié (ADHA), basée à Dakar au Sénégal.

Il donc est possible d’immigrer légalement en Europe. Surtout que l’Union européenne a revu ces dernières années sa politique migratoire permettant aux candidats à l’immigration de remplir un certain nombre de conditions afin de trouver une place dans un des pays membres.

Les migrants en Europe

Des voyageurs avec des valises

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Légende image,Seule l’Union européenne est compétente pour établir les conditions d’entrée et de séjour régulier des ressortissants de pays tiers dans un État membre, même s’il s’agit de regroupement familial.

Selon la définition standard admise par l’Organisation des Nations unies pour la science et la culture (UNESCO), un migrant est une « personne qui vit de façon temporaire ou permanente dans un pays dans lequel il n’est pas né et qui a acquis d’importants liens sociaux avec ce pays ».

Il arrive que la présence du migrant dans ce pays soit considérée comme légale ou illégale. Mais seule l’Union européenne est compétente pour établir les conditions d’entrée et de séjour régulier des ressortissants de pays tiers dans un État membre, même s’il s’agit de regroupement familial.

Dans le « Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (FUE) » en ses articles 79 et 80, l’organisation peut encourager les États membres à prendre des mesures destinées à promouvoir l’intégration des ressortissants de pays tiers séjournant légalement sur leur territoire, et les soutenir dans leur action.

La Convention de Genève de 1951 qui a vu plus tard la naissance de l’Espace Schengen et d’autres traités, notamment celui de Lisbonne, définissent les conditions légales d’immigration et de séjour en Europe.

Nous allons ici énumérer quatre (04) façons d’immigrer légalement en Europe et les pays accueillent plus les migrants.

1- Regroupement familial

On peut immigrer légalement en Europe par regroupement familial. C’est une procédure qui permet à un migrant non européen, de faire venir sous certaines conditions les membres de sa famille proche, notamment son conjoint et ses enfants mineurs.

Ce sont les personnes issues de pays non membres de l’Union titulaires d’un titre de séjour d’au moins un an dans un des pays de l’Union et qui ont une perspective juridique d’obtenir un droit de séjour permanent, qui sont habilité à demander le regroupement familial.

Bref, les membres de la famille de résidents ou citoyens européens peuvent immigrer pour les rejoindre grâce aux visas de regroupement familial.

Les conditions pour demander le regroupement et les documents requis peuvent être consultés au niveau du pays qui suscite l’intérêt du demandeur.

2- Contrat ou permis de travail

Les individus qualifiés peuvent obtenir un visa de travail suite à une offre d’emploi en Europe. C’est une autre façon d’entrer légalement dans un pays européen. La meilleure manière est d’abord de trouver un emploi dans un secteur d’activité visé. L’obtention de ce visa doit être consécutive aux recherches effectuées sur les offres d’emploi en Europe.

Une fois qu’on est assuré d’être qualifié pour le poste, qu’on répond à toutes les exigences de ce travail et de surcroît qu’on est sélectionné, l’entreprise en Europe devra demander une autorisation de travail auprès des autorités compétentes du pays dans lequel on va travailler. Les procédures varient selon les pays et peuvent prendre plusieurs semaines ou mois.

Si le demandeur n’est pas citoyen européen, il devra demander un visa ou une autorisation de travail pour travailler en Europe. Les exigences et les procédures varient d’un pays à l’autre. Dans tous les cas, l’employeur devra le soutenir dans sa demande de visa ou d’autorisation de travail.

Selon M. Mbengue, « certains pays comme que l’Allemagne, la France etc. proposent des visas spécifiques pour les travailleurs qualifiés dans divers secteurs ».

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3- Visa pour étudiants

Le visa étudiant peut aussi faire entrer légalement une personne non citoyen, en Europe. Ce type de visa permet de rester dans le pays de l’UE où le demandeur étudie et de travailler à temps partiel pendant les études.

Il est à préciser que les critères et les procédures varient d’un pays à un autre. Le postulant doit suffisamment prouver qu’il est inscrit dans un programme d’études qui fait partie du système de l’Union européenne et qu’il a des ressources adéquates pour subvenir à ses besoins.

« Ce visa est temporaire et peut-être prolongé une fois qu’il expire. D’ailleurs, pour continuer à séjourner en Europe, certains compatriotes africains n’hésitent pas à continuer les études en accumulant plusieurs diplômes (PHD) », indique Adama Mbengue.

Ce dernier ajoute qu’« après l’obtention de leur diplôme, certains peuvent solliciter un visa de travail pour rester et exercer une activité professionnelle ».

4- L’asile et la protection humanitaire

Un demandeur d’asile, selon l’UNESCO, est une personne qui dit être réfugiée mais qui n’a pas encore obtenu ce statut dans l’Etat auquel elle réclame l’accueil.

La Convention de Genève de 1951 définit le statut de réfugié qui est « toute personne qui, craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité. Et qui ne peut ou ne veut, du fait de cette crainte, se réclamer de la protection de ce pays ».

« Les personnes fuyant les conflits, la persécution ou les conditions de vie dangereuses dans leur pays d’origine choisissent l’Europe comme première destination à cause de sa population d’asile », confie Adama Mbengue.

Aujourd’hui, la demande d’asile fait partie des nombreuses causes d’immigration en Europe. Et les demandeurs qui ont le visa peuvent entrer légalement en Europe.

En dehors de ces quatre moyens, il y a également le visa d’immigration économique pour les travailleurs étrangers qualifiés qui cherchent à aller en Europe et le celui des investisseurs pour qui des programmes spéciaux sont réservés par certains pays européens.

On note aussi le visa de court séjour Schengen qui permet de séjourner 90 jours maximum ou plusieurs séjours dans l’espace Schengen sur une période de 180 jours. « À la fin du délai maximum, l’individu doit quitter l’espace Schengen. C’est l’exemple du visa touristique », souligne M. Mbengue.

Les profils notés pour ces types de migration sont notamment des étudiants, des travailleurs qualifiés, notamment des ingénieurs, des médecins, des informaticiens, etc., les membres d’une famille (conjoints, enfants ou autres membres), les réfugiés et demandeurs d’asile qui obtiennent des visas pour entrer légalement en Europe.

Ces pays plus ouverts aux migrants

Un passeport

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Légende image,En réalité, les migrants peuvent entrer dans tous les pays en Europe. Aucun pays ne leur est fermé. Seulement que les conditions d’accès ou d’entrer diffèrent d’un pays à un autre.

En réalité, les migrants peuvent entrer dans tous les pays en Europe. Aucun pays ne leur est fermé. Seulement que les conditions d’accès ou d’entrer diffèrent d’un pays à un autre.

La France : L’Office français des réfugiés et apatrides (OFPRA) a rendu public son rapport 2023 sur les demandes d’asile, le 18 juillet dernier. Il ressort de ce document que la France accueille un grand nombre de migrants ces dernières années, surtout les demandeurs d’asile. Les demandes ont connu une hausse de 8,7% en 2023, par rapport à 2022.

Sur les 142 649 demandes en 2023, 56 204 viennent d’Afrique. Et deux pays africains, la République Démocratique du Congo (RDC) et la Guinée figurent parmi le top 5 des pays du monde demandeurs d’asile en France.

Les conditions posées par ce pays de l’Union européenne, pays appartenant à l’espace Schengen seraient moins rigides pour les demandeurs. C’est pourquoi ces derniers affluent vers la France avec leurs dossiers, selon les experts en droits de l’homme.

L’Allemagne : Ce pays est réputé pour sa politique accueillante envers les réfugiés et les travailleurs qualifiés, selon le président d’ADHA.

« L’Allemagne a mis en place des programmes spécifiques pour attirer des talents internationaux ».

La Suède : C’est aussi un pays ouvert aux migrants. Selon l’expert en droits de l’homme, la Suède possède une tradition de réception de réfugiés et qui adopte des politiques favorables à l’intégration des migrants.

L’Espagne : « C’est un pays qui offre des opportunités pour les travailleurs, les étudiants et les entrepreneurs, avec des règles moins strictes pour certaines catégories de migrants », déclare Adama Mbengue.

Le pays a adopté certaines stratégies pour faciliter la migration légale et combattre la migration irrégulière. La migration saisonnière donne l’opportunité à des migrants de venir travailler dans les champs pour une durée bien déterminée. « La durée est souvent de 6 mois », selon M. Mbengue.

Le Portugal : Il est connu pour ses politiques d’immigration flexibles et ses programmes de visas pour les investisseurs, les entrepreneurs et les travailleurs qualifiés.

D’autres pays d’Europe comme l’Albanie, sont aussi ouverts aux migrants grâce aux conditions flexibles qu’ils mettent en place.

Cependant, Adama Mbengue indique que ces données peuvent changer à cause de la montée en puissance de l’extrême droite en Europe lors des élections législatives passées. « Contre l’immigration, elle prône la souveraineté nationale et le modèle familial traditionnel ».

Cela peut entrainre la réduction considérable du quota d’immigration pour réfugiés et les demandeurs d’asile.

BBC