Tunisie: mise à l’abri de l’essentiel des migrants en détresse à la frontière algérienne, selon une ONG
31 août 2024La majorité des migrants et réfugiés d’Afrique subsaharienne abandonnés dans une zone déserte près de la frontière algérienne, dans le sud de la Tunisie, sans eau ni nourriture, ont été mis à l’abri, a indiqué vendredi à l’AFP le porte-parole de l’ONG FTDES.
« Nos équipes ont retrouvé 28 personnes dans des conditions humanitaires catastrophiques, avec un manque total d’eau et de nourriture », sous de fortes chaleurs, a précisé Romdhane Ben Amor.
Parmi les personnes secourues figurent sept femmes dont trois enceintes et deux enfants. Le reste du groupe initial, formé de 42 personnes, « se cache car ils ont peur » de la police, selon M. Ben Amor. « Ils ont sans doute la capacité physique de chercher une solution seuls, mais nous continuons les recherches », a-t-il dit.
Le FTDES, spécialisé dans la migration, est parvenu à localiser le groupe le plus fragile avec l’aide des autorités locales et de la Garde nationale qui « les a évacués cet après-midi vers un poste de police ».
Ensuite, « en coordination avec l’OIM (Organisation internationale pour les migrations), ils vont être transférés vers un centre OIM à Tataouine » (sud-est), selon M. Ben Amor.
Jeudi, le FTDES et une ONG internationale avaient lancé l’alerte sur le sort d’une quarantaine de migrants et réfugiés, « expulsés de Sfax » (centre-est) et abandonnés ensuite à la frontière algérienne, près d’Oum El Araies, dans la région semi-désertique de Gafsa, à plus de trois heures de route.
Le site Refugees in Libya avait diffusé des images de personnes épuisées et allongées au sol dont des femmes enceintes.
Sfax, située à moins de 150 km des côtes italiennes, est l’épicentre des traversées irrégulières vers l’Europe de migrants, pour la plupart subsahariens.
Selon M. Ben Amor, 25 migrants secourus sont originaires de Sierra Leone, d’autres étant du Liberia et du Nigeria, et parmi eux figurent des demandeurs d’asile.
En juillet 2023, des journalistes de l’AFP avaient interviewé des migrants à bout de force, errant dans le désert à la frontière entre la Tunisie et la Libye, après y avoir été abandonnés par les autorités tunisiennes. Des centaines d’autres avaient été expulsés au même moment vers les frontières avec l’Algérie.
Selon des sources humanitaires à l’AFP, « entre juin et septembre (2023) au moins 5.500 migrants (avaient) été expulsés vers la Libye et plus de 3.000 vers l’Algérie » dont au moins une centaine avaient péri sur la frontière tuniso-libyenne.
AFP