L’Ukraine a mené, samedi 22 juillet, en Crimée, une spectaculaire attaque de drones qui a fait exploser un dépôt de munitions. Cette nouvelle attaque intervient quelques jours après un assaut contre le pont de Kertch, le seul ouvrage de ce genre qui relie la péninsule à la Russie et sert notamment à acheminer du matériel aux militaires russes sur le front ukrainien. Franceinfo revient sur les faits marquants de la journée.
Les autorités prorusses accusent Kiev d’avoir provoqué l’explosion d’un dépôt de munitions en Crimée
Les autorités prorusses installées dans cette péninsule annexée ont accusé, samedi, l’Ukraine d’avoir fait exploser avec des drones un dépôt de munitions. L’incident a provoqué l’évacuation de la population « dans un rayon de cinq kilomètres », a précisé sur Telegram Sergueï Aksionov, le dirigeant d’occupation de la Crimée annexée. Le ministère de la Santé de la Crimée annexée a annoncé en fin de journée que quatre personnes avaient été hospitalisées, sans donner plus de détails sur la nature de leurs blessures.
L’attaque a également provoqué une suspension du trafic routier sur le pont de Crimée. Celui-ci a cependant été très vite rétabli, ont souligné les autorités prorusses sur Telegram. Le trafic ferroviaire a également été suspendu pendant une grande partie de la journée. Finalement, samedi, en fin de journée, Sergueï Aksionov a annoncé que le « trafic ferroviaire dans le district de Krasnogvardeïski », où a eu lieu l’attaque, avait « été rétabli ».
Kiev, qui a déclenché début juin une contre-offensive pour reprendre les territoires conquis par Moscou, affirme son intention de récupérer notamment la Crimée, que la Russie a unilatéralement rattachée en 2014 à son territoire. Vendredi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait estimé que le pont de Kertch, construit selon lui en violation du droit international, devait être « neutralisé ».
Un journaliste russe tué dans un bombardement attribué à l’Ukraine
L’armée russe a annoncé qu’un journaliste de l’agence de presse russe Ria Novosti, Rostislav Jouravlev, avait été tué samedi dans un bombardement ukrainien dans la région de Zaporijjia, dans le sud de l’Ukraine. « Des unités des forces armées ukrainiennes ont lancé une attaque d’artillerie contre un groupe de journalistes », « blessant quatre journalistes plus ou moins gravement », a-t-elle accusé.
La diplomatie russe a dénoncé un « crime odieux » prémédité et jugé l’Occident « responsable » aux côtés de Kiev. « Les auteurs du massacre brutal du journaliste russe recevront inévitablement le châtiment qu’ils méritent », a-t-elle affirmé, promettant ainsi « une réponse » aux responsables de cette attaque.
Un caméraman ukrainien blessé
Dans le même temps, la chaîne de télévision publique allemande Deutsche Welle a annoncé que l’un de ses caméramans ukrainiens, Ievguen Chylko, avait été blessé par des tirs de sous-munitions russes, lors d’un reportage sur l’armée ukrainienne à 23 kilomètres de la ligne de front côté ukrainien. Lors de ces tirs, un soldat ukrainien a été tué « et d’autres ont été grièvement blessés », a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Deux autres membres de l’équipe de la chaîne, un journaliste et un conseiller de sécurité, sont sortis indemnes. Ils tournaient un reportage sur un centre d’entraînement de l’armée ukrainienne près de Droujkivka dans le Donbass, dans l’oblast de Donetsk. « La cible de l’attaque russe était probablement le terrain d’entraînement ukrainien », a souligné Deutsche Welle.
Un échange entre le président ukrainien et le chef de l’Otan sur le couloir céréalier en mer Noire
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré, samedi, avoir eu un échange téléphonique avec le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, sur le « déblocage » du couloir céréalier en mer Noire. « Nous avons (…) identifié avec M. Stoltenberg les étapes prioritaires et futures nécessaires au déblocage et à l’exploitation durable du couloir céréalier en mer Noire », a déclaré Volodymyr Zelensky sur Twitter, au terme d’une semaine marquée par une escalade verbale concernant la mer Noire, jugée inacceptable par l’ONU et qui intervient après la sortie de la Russie de l’accord international sur les exportations de céréales ukrainiennes.