Guinée : grève illimitée à la Compagnie des Bauxites de Kindia (CBK)
15 octobre 2025
Les travailleurs dénoncent le non-respect de la convention collective et exigent le départ de certains responsables
La tension est montée d’un cran à la Compagnie des Bauxites de Kindia (CBK). Ce mardi matin, les ouvriers ont entamé un mouvement de grève illimitée pour protester contre le non-respect de la nouvelle convention collective et la grille de classification récemment mise en place par la direction.
Selon plusieurs employés rencontrés sur place, la catégorisation opérée par la direction générale serait « injuste et arbitraire », entraînant une importante frustration parmi les travailleurs. Ces derniers dénoncent également des salaires de base jugés dérisoires — environ 2 600 000 francs guinéens — au regard des conditions de travail et de la hausse du coût de la vie.
Les travailleurs pointent du doigt la direction
Au cœur des revendications, les grévistes accusent le directeur général de la CBK, Gayaski, de « détourner leurs droits » et réclament son départ immédiat, ainsi que celui du chef de service d’exploitation, Salifou Camara.
Dans un avis de grève transmis à la direction, les employés reprochent à la hiérarchie son manque de dialogue et son refus de coopérer avec le collège syndical.
Les revendications appuyées sur le Code du travail
Les travailleurs invoquent notamment les articles 131.2 et 131.4 du Code du travail, relatifs à l’application des conventions collectives et à la classification des emplois.
Ils demandent la pleine application de ces dispositions, estimant que la direction ne respecte ni la convention signée ni les engagements pris lors des négociations tripartites entre l’État, les employeurs et les syndicats.
Sit-in et poursuite du mouvement
Un sit-in est prévu dans les locaux de la CBK pour dénoncer ce que les ouvriers qualifient d’« injustice et d’inégalités sociales ».
Une source syndicale indique que la grève se poursuivra jusqu’à la satisfaction totale des revendications, sans exclure d’éventuelles actions d’envergure si la direction ne réagit pas rapidement.
Contexte plus large dans le secteur minier
Depuis la signature de la nouvelle convention collective, plusieurs sociétés minières guinéennes sont secouées par des mouvements sociaux similaires. Les travailleurs dénoncent le non-respect des clauses convenues, notamment sur la rémunération, la classification et les conditions de travail.
À Kindia, l’arrêt des activités de la CBK, acteur clé de la production bauxitière du pays, risque d’avoir des répercussions économiques importantes si le bras de fer venait à durer.
Doura



