Selon l’Africa Wealth Report 2022, le montant total du patrimoine privé en Afrique devrait augmenter de 38 % pour atteindre 3 000 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, une croissance soutenue par les secteurs des services technologiques et professionnels.
Les prévisions de cette étude réalisée par Henley & Partners en partenariat avec New World Health (une société d’intelligence économique sud-africaine) montrent que c’est à Maurice, au Rwanda et en Ouganda que la richesse privée (non étatique) devrait augmenter le plus rapidement (+ 60 % au moins).
Le Kenya, le Maroc, le Mozambique et la Zambie devraient également enregistrer de bons résultats.
Montée en puissance
Busi Thembekwayo, patron de MyGrowthFund Venture Partners, explique que « l’Afrique est traditionnellement dominée par deux pôles, les plus grands centres de gestion de patrimoine étant traditionnellement situés à l’extrême sud – Afrique du Sud – et à l’extrême nord – Égypte et Maroc. »
Les chiffres montrent toutefois une montée en puissance d’économies telles que Maurice et les Seychelles, qui se positionnent comme des destinations d’investissement privilégiées.
136 000 millionnaires
L’Afrique compte actuellement 136 000 individus au patrimoine net élevé dont la valeur est égale, ou supérieure, à 1 million de dollars. Parmi eux, on trouve 305 centimillionnaires (100 millions de dollars de patrimoine ou plus) et 21 milliardaires en dollars, selon le rapport.
C’est l’Afrique du Sud qui domine ce classement des super-riches mais l’Égypte a pris le relais pour le plus grand nombre de milliardaires. Cela est dû à une tendance observée dans le rapport sur la migration des HNWI (high net worth individuals) sud-africains : sur les 15 milliardaires sud-africains, seuls cinq vivent encore dans leur pays d’origine.
En termes de richesse moyenne par habitant, Maurice arrive en tête avec 34 500 dollars, suivie de l’Afrique du Sud avec 10 970 dollars. Les cinq grands pays du continent – Afrique du Sud, Égypte, Nigeria, Maroc et Kenya – concentrent plus de 50 % de la richesse privée du continent.
Amanda Smit, directrice associée de Henley & Partners South Africa, souligne que « quelle que soit la performance actuelle d’un pays, une chose est devenue très claire dans notre nouvelle ère d’incertitude : les gouvernements comme les investisseurs doivent se concentrer sur le renforcement de la résilience. »
Bonne nouvelle ?
« Nos prévisions de croissance pour l’Afrique sont très encourageantes par rapport à la plupart des autres régions du monde. Nous prévoyons une croissance particulièrement forte dans la tranche de richesse des centimillionnaires », note Andrew Amoils, responsable de la recherche chez New World.
Bonne nouvelle pour un continent dont l’économie a été affectée par les effets du Covid-19 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Une diversification des sources de richesse est également prévue.
Mais, comme le rappelle Busi Thembekwayo, « la question qui demeure sans réponse est de savoir si cette croissance sera plus uniformément répartie et commencera à réduire les inégalités. »
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