Le 5 septembre 2021, celui qui était alors ministre d’État et secrétaire général à la présidence a été surpris par le coup d’État. Il raconte pour JA son arrestation par les hommes de Mamadi Doumbouya.
J’étais chez moi, ce dimanche 5 septembre, lorsque j’ai été prévenu, vers 7h30 du matin, que les Forces spéciales avaient encerclé la présidence. On apprendra plus tard qu’elles étaient emmenées par Mamadi Doumbouya. J’ai immédiatement appelé le chef de l’État. Alpha Condé m’a dit que les assaillants étaient déjà au premier étage du palais de Sékhoutouréya et qu’une partie de sa garde l’y avait rejoint – seize hommes environ.
Il avait aussi reçu des coups de fil des services de sécurité, qui l’informaient de l’évolution de la situation. Il était très calme, il m’exposait la situation avec énormément de sang-froid. Je lui ai rappelé les consignes en pareilles circonstances : s’éloigner des portes, ne surtout pas tenter de fuir. Dans ces conditions, ça aurait été bien trop risqué.
Kalachnikov sur la tempe
J’ai décidé de le rejoindre au palais. En tant que secrétaire général de la présidence, il me semblait que ma place était à ses côtés. Je n’aurais pas dû sortir de chez moi et rester à mon domicile le temps que les choses se tassent. C’est ce que prévoit la procédure dans ce genre de situation. Mon aide de camp, qui est chargé de ma sécurité, a tenté de m’en dissuader mais, face à mon obstination, il m’a suivi. Mon chauffeur personnel aussi est venu. Ni l’un ni l’autre n’y était obligé, mais ils l’ont fait.