Guinée: la junte et le gouvernement appellent à une candidature du général Doumbouya à la présidentielle
3 février 2025
Ce week-end, lors d’un meeting dans la ville de Kankan à la gloire du président de la transition Mamadi Doumbouya, les appels en faveur de son maintien au pouvoir se sont multipliés. Dans un long discours, le porte-parole de la présidence a notamment déclaré que la candidature du général était une évidence.
Samedi 1er février, à Kankan, ville natale du général Doumbouya, s’est tenue une marche de l’unité et de la paix qui a rassemblé des milliers de personnes, dont plusieurs ministres réputés comme fervents défenseurs du président de transition, tels que Fana Soumah à la Communication, Moussa Moïse Sylla à la Culture, Mory Condé à l’Urbanisme ou encore Morissanda Kouyaté aux Affaires étrangères, tous vêtus de tee-shirts et casquettes à l’effigie du militaire.
Dans son discours, le général Amara Camara, secrétaire général et porte-parole de la présidence, a lancé à la foule qu’ « il est évident que la candidature du président Mamadi Doumbouya est la seule alternative pour garantir le rassemblement des Guinéens et l’élan du développement. Si votre souhait est sa candidature, alors vous êtes les seuls décideurs, et il vous écoutera. »
Encore aucune date fixée pour un retour à l’ordre constitutionnel
Les soutiens pour garder le général au pouvoir se renforcent, mais ils se déclarent essentiellement lors d’événements politiques directement pilotés par les autorités, bien que le chef de l’État ait inscrit dans sa propre charte de transition que ni lui ni aucun citoyen ayant participé à ce pouvoir provisoire n’auront le droit de concourir au moindre scrutin. De plus, aucune date pour le référendum constitutionnel et pour le retour à l’ordre civil n’est fixée.
Dans son discours du Nouvel An, le chef de la junte du CNRD avait présenté 2025 comme « une année cruciale » pour la fin de la transition. Trois mois auparavant devant l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), c’est le ministre des Affaires étrangères qui affirmait que « toutes les élections se tiendront en Guinée cette année ».
Mais la semaine passée, le porte-parole du gouvernement Ousmane Gaoual Diallo annonçait que cela serait impossible, surtout pour des raisons logistiques.
Rfi