Violenté par des gendarmes, Amadou Tanou Bah libéré après le payement de 5 millions

Violenté par des gendarmes, Amadou Tanou Bah libéré après le payement de 5 millions

11 novembre 2019 Non Par Doura

La capitale Guinéenne est en proie à une vague de violence sans précédent, résultant de la volonté du président Alpha Condé de modifier la constitution pour se maintenir au pouvoir au-delà de ses mandats constitutionnels.

Amadou Tanou Bah au cours d’une manifestation du FNDC le 27 octobre dans les rues de Conakry ( crédit photo : FNDC

Le 7 novembre, une manifestation a été réprimée brutalement, faisant des morts , des blessés et entraînant des arrestations. C’est le cas du jeune actif de l’UFDG Amadou Tanou Bah,  résident au quartier Hafia II , dans la commune de Dixinn en banlieue de Conakry . Il a été arrêté par des gendarmes au carrefour Lavage. Amadou Tanou Bah milite à l’Union des forces Démocratiques de Guinée UFDG depuis des nombreuses années. L’UFDG et d’autres partis politiques et de la société civile ont créé le FNDC pour contraindre Alpha Condé à respecter la constitution sur laquelle il a juré à deux reprises. Détenu pendant deux jours sans motif valable, Amadou Tanou Bah ne sera libéré que par le payement de 5 millions de FG négocié par son beau-frère , Moustapha et son ami d’enfance Fodé Soumah. Nous l’avons rencontré et il nous a expliqué les conditions de sa détention 《 effectivement le 7 novembre, nous observions une manifestation pacifique sur l’axe Hamdallaye-Bambeto. C’est là que des gendarmes lourdement armés m’ont interpellé avec d’autres jeunes de l’UFDG . Ils m’ont roué des coups . C’était une arrestation extraordinaire qui peut-être assimilée à un kidnapping. Je n’avais pas eu de quoi manger pendant 48 heures. Les gendarmes m’insultaient , insultaient mes parents et les Peuls ( communauté dont il est issu). J’ai subi des traitements dégradants et inhumains.  J’ai été blessé à la tête  par des coups de crosse et des matraques. Le 9 Novembre 2019 aux alentours de 11 heures, j’aperçois   un voisin qui apportait de la nourriture à un autre détenu. Je lui ai dit d’informer les parents que je suis arrêté. Mon beau-frère et mon amie d’enfance  sont venus négocier  avec les gendarmes  pour ma libération. Des négociations qui ont abouti au payement de 5 millions de fg. Le gendarme a sorti un papier m’obligeant à signer le document comme quoi je renonce à mon combat contre le troisième mandat . En sortant de la cellule, il me lance  »la prochaine fois, nous ne te rateront pas  »》 relate Amadou Tanou, visiblement terrorisé par ce qu’il a vécu.

Moustapha,  le beau-frère frère d’Amadou Tanou Bah nous a raconté comment les négociations avec la gendarmerie se sont déroulées《  J’ai alerté sur l’arrestation d’Amadou Tanou Bah . Il est bien connu dans le quartier Hafia II comme un véritable leader pro démocratie.  Je me suis rendu à la gendarmerie. J’ai parlé avec les gendarmes pour connaître le motif de son arrestation.  Ils m’ont fait savoir que Amadou Tanou Bah et d’autres par des manifestations,  sabote le pouvoir d’Alpha Condé.  J’ai tenté de faire résonner ces gendarmes de respecter le principe démocratique.  Ils m’ont dit que si je paye pas l’argent, Amadou Tanou Bah ne sortirait pas de prison.  J’étais avec Fodé Soumah,  son camarade d’enfance. Finalement,  on avait pas le choix et on a payé l’argent . Il est revenu à la maison mais toujours très inquièt . J’ai pu vous assurer  que Amadou Tanou Bah a été traumatisé par ce qu’il  a vecu pendant  ces deux jours de détention arbitraire a fait savoir Moustapha

Depuis , Amadou Tanou Bah vit avec la peur au ventre. Il n’exclut pas de quitter le territoire si l’occasion se présente pour dit-il sauver sa vie.

À la gendarmerie, nous n’avons pas eu d’interlocuteurs. Les gendarmes n’ont pas voulu répondre à nos questions. 

Alpha Condé décide de tripatouiller la constitution pour se maintenir au pouvoir par la force.

Ancien opposant historique,  Alpha Condé s’est transformé en véritable monstre contre ses propres citoyens. Depuis son arrivée au pouvoir en 2010 , une centaine de jeunes ont été tués,  d’autres handicapés à vie sans compter les arrestations dont les libérations se soldent souvent  par le payement de l’argent. Les organismes des droits humains sont Amnesty International et la FIDH dénoncent cet état de fait 

Yayé Barry

Tel: 00224663807485