Journée internationale des disparus: en Guinée, où sont Foniké Menguè et Billo Bah ?
31 août 2024
En Guinée, à l’occasion de la Journée internationale des victimes de disparition forcée, hier vendredi 30 août, une vingtaine d’ONG guinéennes et Amnesty International ont appelé la junte du CNRD à mener une enquête indépendante et transparente sur le kidnapping des activistes Foniké Menguè et Billo Bah.
En Guinée, il y a bientôt deux mois, le 9 juillet 2024, les deux dirigeants du FNDC ont été enlevés en pleine nuit à leur domicile par des éléments de l’armée guinéenne, alors qu’ils préparaient une manifestation contre le CNRD. Ils sont portés disparus depuis.
Le procureur général, qui a ouvert une enquête après l’enlèvement, avait indiqué que les deux hommes ne faisaient l’objet d’aucun mandat d’arrêt et qu’ils ne se trouvaient dans aucune prison officielle. Le directeur exécutif d’Amnesty en Guinée, Souleymane Sow est au micro de Sidy Yansané.
« Depuis la sortie du procureur le 17 juillet, les autorités n’ont plus communiqué. Nous (ne savons pas) si oui ou non il y a eu ouverture d’enquête et les familles ne peuvent rester sans information sur leur sort.
Il y a eu d’autres jeunes qui étaient dans le même mouvement que Foniké, qui voulaient lancer cette manifestation pacifique en portant des t-shirts rouges. Ils ont été interpellés, c’est pour cela que nous appelons les autorités à arrêter d’interpeller ou d’arrêter toutes les voix dissidentes.
Les disparitions forcées, c’est quelque chose qui était vraiment révolu dans notre pays. Il ne faut pas que ça, cela recommence. La Guinée a déjà un passé assez lourd, aussi nous interpellons les autorités guinéennes : ils ont sorti une charte de la transition dans laquelle ils reconnaissent les droits humains. Si nous n’avons qu’une seule pensée unique, nous ne pouvons plus parler d’un État de droit. »
Hier également, l’ambassade des États-Unis en Guinée s’est dit « profondément préoccupée par la disparition et le bien-être de Foniké Menguè et Billo Bah » et « encourage » les autorités guinéennes « à fournir des éclaircissements aux familles et aux partisans des deux disparus ».
Rfi